Thèmes :
De nombreux thèmes peuvent être abordés: l'humilité, la prière, la pauvreté humaine, l'Esprit Saint, l'ouverture aux autres, l'amour des ennemis,... On pourra compléter la rencontre en développant l'un de ces thèmes.

Attention dans la première partie!
Il peut arriver qu'un enfant ne se soit jamais senti aimé; en cherchant avec lui dans ses souvenirs (amitié d' un copain de maternelle, tendresse d'une institutrice, attentions d'un grand-parent,...), on lui permet de découvrir qu'il a été important aux yeux de quelqu'un et qu'il l'est pour nous aujourd'hui. Prendre beaucoup de temps avec lui.

Prière :
"Comme un souffle". "Il restera de toi". "Je viendrai vers Toi". "Viens Esprit Saint!" (deux prières)

Chants :
* Thème autour du don: "Donne tout".
* Thème autour du silence: "Je fais silence". Danielle Sciaky et Michel Wackenheim.
* Thème autour de la prière:
"Ouvrez vos mains".
"Mes mains se lèvent": Danielle Sciaky et Michel wackenheim
* Thème autour de l'Esprit Saint:
"Comme un grand vent": Claude Bernard, Jacques Berthier.
"Vive ma joie": Jean Humenry.
"Esprit d'Amour": Danielle Sciaky et Michel Wackenheim.

Amour? Doute? Confiance? Désespoir?

*Réfléchir:

->Je suis aimé! J'en suis convaincu!
Chaque enfant réfléchira et cherchera ce qui le fait croire en l'amour de ses parents, d'un grand-parent, d'une sœur, d'un oncle, d'une marraine, d'un ami,... (signes, gestes, paroles,...--> la personne prend du temps pour moi, invitation, lettre reçue, petit cadeau, gestes de tendresse, visite, appel, ...)
->Parfois, il m'arrive de penser que je suis le "préféré", le plus important, l'unique, le seul (à la maison, à l'école, dans l'amitié)... D'autres fois, il m'arrive de vouloir le devenir...
->D'autres fois aussi, il m'arrive de douter de l' amour, ou de ne plus le sentir, ou d'être un peu jaloux de ce qu'il soit partagé avec d'autres ... Dans ces moments là, il peut peut-être m'arriver de me replier sur moi-même, de m'enfermer, de "bouder", de construire des murs autour de moi ("prison")... Et si cet enfermement dure trop longtemps, je peux me sentir abandonné, délaissé. Tout peut devenir noir autour de moi. Réfléchir...
->Comment puis-je remédier à cette jalousie, cet égoïsme ou cet orgueil?

*Ecrire les réflexions de chacun: (voir notre exemple ci-dessous)

Lorsque je suis malade et que je n'ai plus la force de me lever, maman m'accompagne et me veille.
Lorsque j'ai peur la nuit et que je n'arrive pas à m'endormir, papa vient près de moi et apaise mes craintes.
Lorsque je tombe, que je me relève les genoux ensanglantés et que j'ai envie de pleurer, maman me console et me porte.
Lorsque je boude seul dans mon coin, papa sait me rejoindre et m'aider à retrouver le chemin des autres.
Lorsque je n'ai plus le courage de continuer, de faire des efforts, d'aller jusqu'au bout de mes choix,..., maman me parle et me relève.
Lorsque je me sens seul, sans amis, sans idées, comme inutile, papa vient me parler et ses paroles réchauffent mon cœur.

Lorsque j'ouvre en grand mes yeux, je vois un papa, une maman qui me protègent, me portent, m'apaisent, me soutiennent, me guident, m'encouragent, me réchauffent, me poussent vers les autres,...
Lorsque j'ouvre en grand mes yeux, je vois tout l'amour que mes parents ont pour moi. Je sais qu'ils sont toujours avec moi et qu'ils m'aiment profondément!

Mais pourtant il m'arrive, lorsque je les vois s'occuper tendrement d'un frère ou d'une sœur, de me sentir comme délaissé, comme abandonné. Dans ces moments là, j'ai peur de perdre leur amour, de ne plus compter à leurs yeux ou de compter moins que les autres.

Je le reconnais: parfois, je suis peut-être un peu égoïste; d'autres fois, peut-être un peu orgueilleux (je voudrais être comme le centre du monde). Mais cette manière de vivre ne me donne pas la paix. Je ne me sens pas heureux...
Je ne retrouve le bonheur que lorsque je rejoins les autres et l'amour qui circule.

Pour retrouver la paix, je dois m'ouvrir à l'amour et continuer à l'accueillir avec joie lorsqu'il se donne. Mais je dois aussi savoir l'offrir généreusement autour de moi.
Il ne faut pas avoir peur: lorsqu'il se partage, l'Amour ne diminue pas... Il se multiplie.

*Réfléchir: "Est-ce que je donne de l'amour autour de moi?"

La vie de Silouane (Avec les plus jeunes):

1-Les grandes lignes:

2-Quelques petites notes pour compléter:

+ Silouane est né dans une famille nombreuse (7 enfants), dans un milieu simple (moujiks russes), de religion chrétienne (les orthodoxes sont les frères et sœurs des catholiques et des protestants; ils appartiennent à la même famille).

+ On ne naît pas saint, on le devient: La jeunesse de Syméon Ivanovitch est agitée; cela ne l'empêchera pas de devenir plus tard un grand saint. Il ne faut donc jamais désespérer de soi, ni de l'autre!

+ Comme Syméon Ivanovitch, il est bon de rester à l'écoute de la petite voix intérieure. Et pour cela, il faut se taire, faire silence... Il est bon d'apprendre à s'accorder quelques temps de silence chaque jour.
Peut-être un jour, dans un silence un peu plus profond, recevrons-nous la paix, la lumière, la douceur,... comme un poudroiement d'étincelles divines.

+ Syméon Ivanovitch, en s'engageant dans la vie monastique, change de nom; il devient Silouane (Sylvain en français). Changer de nom, c'est déjà beaucoup abandonner; c'est signifier que l'on désire changer de vie, que l'on désire prendre un nouveau départ.

+ On pourra faire le lien avec le début de la rencontre:
Silouane se sent profondément aimé de Dieu; il connaît des moments d'intense bonheur.
Mais parfois, il est tenté de penser que si Dieu l'aime et lui accorde de grandes grâces, c'est parce que tous ses péchés sont pardonnés et qu'il mène une vie exemplaire. Parfois il se pense "arrivé", il se croit "mieux" que les autres, "au-dessus" de la foule, il se sent important. N'est-il pas un peu orgueilleux?
D'autres fois, il sombre; il se sent délaissé, abandonné. Dieu n'est-il pas parti loin de lui? Pourquoi ne reçoit-il plus Sa Grâce? L'aime-t-Il toujours? Où s'est donc envolé tout ce qu'il a reçu et qu'il aurait toujours voulu garder pour lui? (Peut-être parfois comme nous, lorsque nous avons un ami, des parents qui nous aiment,..., nous aimerions toujours recevoir leur amour et parfois rien que pour nous, sans jamais rien donner aux autres).
Silouane s'enferme; il construit autour de lui, les murs d'une prison. Il est malheureux... Il ne trouve pas la paix de Dieu.

+ Heureusement, Silouane sait regarder son coeur. Il voit la pierre grise qui reste en lui. Il se tourne alors vers Dieu et demande: "Que dois-je faire pour trouver l'humilité?" (Peut-être expliquer le mot)

+ Silouane va mener un long combat contre l'orgueil. Il va se dévêtir peu à peu de tout ce qui, en lui, fait obstacle à La Lumière. Il va se dénuder pour donner la place à L'Esprit Saint.
"L'Esprit Saint ne peut vivre que dans une âme humble; à cette âme, il peut communiquer la paix, la liberté, l'amour, la félicité,..."

+ Pour Silouane, l'Esprit Saint est très important! Dieu se donne aux humains si ceux-ci Lui ouvrent un peu la porte de leur cœur et si celui-ci n'est pas trop encombré par "eux-mêmes".
Ce Don de Dieu, cette visite du Cœur de Dieu au cœur de l'homme, on l'a appelé: L'Esprit Saint.
Laisser de la place à L'Esprit Saint en nous, c'est grandir; c'est se rapprocher de Dieu pour Vivre pleinement. ("Je vais faire entrer en vous l'Esprit et vous vivrez!" Ezechiel)
Silouane nous dit que L'Esprit est paix, humilité, lumière, pardon,... et qu'il nous apprend à prier et à aimer les humains du monde entier...
Silouane nous dit aussi:
"Celui qui a connu Dieu par le Saint Esprit prie et verse des larmes pour le monde entier."
Silouane aimerait que le monde entier reçoive La Grâce qu'il a reçue, parce qu'elle est "Bonheur".

+ A Silouane, Dieu va montrer le chemin de l'amour de l'autre, de tous les autres- y compris celui de ses ennemis. Silouane va se lever et marcher sur ce chemin. A partir de ce moment, Silouane connaîtra la paix de Dieu. (Peut-être que déjà aujourd'hui, nous pouvons apprendre à regarder vers l'autre plutôt que vers nous-mêmes.)

3-Si tu ne peux retenir qu'une seule chose: Cherche le mot caché et emporte-le dans tous tes jours.

Essaie d'expliquer ce mot. Connais-tu des personnes humbles?

4-Vrai ou faux:

5-Remets en ordre la phrase puis le puzzle; tu trouveras quelques pensées de Silouane :

Réponses:
*Prie avec simplicité, comme un enfant, et Le Seigneur écoutera ta prière.
*Le Saint-Esprit ressemble à une mère pleine de tendresse. Comme une mère aime son enfant et le protège, ainsi le Saint-Esprit nous protège, nous pardonne, nous guérit, nous instruit, nous réjouit...

6-Coin prière :

On pourra créer (ou renouveler) son coin prière. Voir en caté, premier testament: "Découvrir" (Fin de rencontre) ou "La création" (Avec des galets). On pourra y ajouter une photo ou un texte qui nous aident à "porter notre regard vers l'autre"... On pourra écrire une intention d'action en direction de l'autre.

Notre choix: création d'un feu pour décorer la salle de rencontre. Ce feu nous dit la lumière, la chaleur, la propagation possible, la sécurité,... En tout cela, il nous parle de L'Esprit Saint cher à Silouane.
Sur une feuille noire, coller les petites bûches, les flammes colorées qui nous disent un peu la chaleur, la lumière, la joie, l'élévation vers plus Haut, vers plus Beau,..., et le coton qui évoquera peut-être la pureté et le mystère.
(Les bûches brunes et les flammes multicolores sont à préparer à l'avance.)

7-Une petite histoire qui nous a semblé dans le sujet:

Les enfants dont on parle ci-dessous ne cherchent pas à être les premiers, les plus forts, les plus grands... mais à avancer tous ensemble. Ils nous donnent ainsi une très belle leçon de vie!

Marc, un jeune américain, s'engage dans le service social pour une année. Il se retrouve moniteur de sport dans un village africain et il en est heureux! Il sait qu'ainsi il pourra rencontrer des jeunes, vivre avec eux, être avec eux, sans avoir à leur faire passer des modes de vie, des idéologies, des dogmes...
C'est du moins ce qu'il pense.
Voilà notre jeune homme devant les enfants. Une douzaine d'enfants remuants et rieurs. Marc réunit la petite troupe autour de lui, explique les règles de la course, montre les jalons de la piste, son chronomètre, son sifflet, le podium dressé et... les prix pour les vainqueurs: un gros sac de pop-corn et deux plus petits.
Tout est en place. Les enfants sont alignés en position de départ. L'ordre règne.
A l'instant où retentit le coup de sifflet, les enfants bondissent en avant comme propulsés par des ressorts et détalent. Mais, dans l'élan même du départ, leurs bras se sont grand ouverts et ils se sont saisi les mains!
Ils courent ensemble.
Dans un vent de poussière d'or, ils courent ensemble, solidaires.

8- Thème identique: Avancer tous ensemble: un powerpoint:

CLIQUER ICI POUR TELECHARGER LE POWERPOINT.

La vie de Silouane (Pour les plus grands):

1-Raconter:

Syméon Ivanovitch Antonov est né en 1866 dans un village russe au sein d'une famille nombreuse ( 2 filles, 5 garçons) et profondément chrétienne (orthodoxe). Son père, un homme plein de douceur et de sagesse, vit une existence éclairée par une foi profonde.
Tout jeune, Syméon Ivanovitch souhaite parcourir la terre pour trouver Dieu. Bien vite, il réalise que Dieu est partout... A 19 ans, il est attiré par la vie monastique. Mais son père lui demande d'effectuer d'abord son service militaire. Syméon Ivanovitch se remet alors à vivre comme beaucoup de jeunes de son âge et sa jeunesse connaît quelques orages: il blesse par exemple grièvement l'un de ses camarades au cours d'une dispute. Un jour cependant, il entend en songe une voix d'une grande douceur et d'une grande beauté lui dire:" Je n'aime pas voir ce que tu fais." Il a aussitôt la conviction profonde que cette voix est celle de la Sainte Vierge.
Pour cette "visite" qui le relève et qui joue un rôle décisif dans le choix de la voie qu'il va vivre désormais, il rendra grâce à Marie jusqu'à la fin de ses jours....
Après son service, il embrasse la vie monastique et part pour le mont Athos (en Grèce) où il entre comme novice au monastère Saint-Pantéléimon. Là, sa vie est partagée entre le travail ( qui consiste à fournir la farine pour nourrir quotidiennement les moines et les nombreux pèlerins) et la prière .
Lors de sa profession monastique, Syméon Ivanovitch va recevoir le nom de Silouane (en français: Sylvain). On pourrait penser que désormais sa vie est toute simple, toute fluide, toute habitée de Dieu... Ce serait se tromper! Après des moments pleins de ferveur et de Grâce, Silouane connaît le doute, la vanité, l'angoisse, le désespoir, les tentations... Un jour où il éprouve un sentiment de délaissement absolu, il s'effondre. Et voilà que dans la chapelle du Saint Prophète Elie, Jésus lui apparaît, vivant, posant sur lui un regard d'une infinie bonté. Silouane sent tout son être, corps et âme, rempli du feu de Dieu.
Après cette rencontre Silouane écrira:
"L'âme qui a connu le Seigneur est attirée vers lui par amour, et l'ardeur de cet amour ne lui permet pas de l'oublier, ni le jour, ni la nuit- pas un seul instant."
On pourrait croire, qu'après cette expérience lumineuse, la paix, la joie, l'amour accompagneraient Silouane dans chacun de ses jours et que les épreuves seraient terminées! Mais non... Rien de tout cela...
Silouane a beaucoup reçu et ce qu'il a reçu est si Beau, si Merveilleux, que toujours il voudrait le recevoir! Une crainte l'habite maintenant: celle de perdre la Grâce reçue, celle de ne plus connaître ces moments éblouissants... Parfois, il ne ressent plus La Présence de Dieu, il se sent comme abandonné, plongé dans les abîmes. D'autres fois, Dieu est là qui le console... Silouane va vivre quinze années difficiles, quinze années d'écartèlement entre la paix et l'angoisse.
"Pour celui qui a connu La Gloire de Dieu et la joie, la paix, la douceur et l'amour qui l'accompagnent, la perte de La Grâce, l'éloignement de Dieu est le plus grand des malheurs."
Un jour, il choisit de quitter le monastère et de se retirer dans une dépendance située dans la montagne, à plus d'une heure de marche (au "Vieux Rossikon"). Cette retraite durera plus d'une année. Dans ce temps, il fait une expérience intérieure importante. Lors d'une prière, il demande au Seigneur: "Que dois-je faire pour que le mal me quitte?"
Et le Seigneur lui répond dans son âme: "Les âmes orgueilleuses souffrent toujours du mal."
Silouane demande alors: "Seigneur, apprends-moi ce que je dois faire pour que mon âme devienne humble."
Il reçoit cette réponse:" Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas."
Silouane retourne alors au monastère de Saint-Pantéléimon. Il retrouve le travail et la prière; il apprend aussi, jour après jour, et avec l'aide du Saint-Esprit, à lutter contre l'orgueil. Peu à peu, son âme devient plus humble. Il essaie de ne pas contredire, de ne pas juger les autres,... Si l'on ne le comprend pas, il préfère se taire. Il garde son âme entre Les Mains divines:
"C'est du Seigneur que mon âme a appris l'humilité".
Peu à peu, il trouve la paix de Dieu et la liberté de ceux qui se tiennent constamment en Dieu.
Ses mille occupations (il a la charge d'environ 200 ouvriers) ne troublent pas sa paix intérieure, ni n'interrompent sa prière. La prière fait partie de sa vie; sa vie est prière. Dès qu'il est "libre", il se retire dans sa cellule et prie avec ses larmes pour ces ouvriers pour qui il éprouve une grande compassion. Il voit la souffrance des autres et il la porte. Il n'oublie pas de prier pour les pauvres et aussi pour le monde entier et pour toutes les créatures. Son amour du prochain s'étend à l'humanité entière. Il loue Dieu pour la beauté de son œuvre.
"L'Esprit de Dieu apprend à l'âme à aimer tout ce qui vit, au point qu'elle ne veut pas faire de mal même à une feuille verte sur un arbre, et qu'elle ne voudrait pas écraser une fleur des champs."
Il prie aussi pour ses ennemis. Il voit dans cet amour le critère de l'authenticité d'une vie spirituelle.
Sa prière est tellement forte, si pleine de ferveur, qu'il peut écrire:
"Prier pour les hommes, c'est verser son sang."
Il intercède pour les autres et Dieu écoute sa prière. Parfois, il y a "miracle"; Silouane dit:
"J'ai compris que c'est Le Saint Esprit demeurant en l'homme qui accomplit des miracles.
A partir de 1925, Silouane atteint un état de parfaite stabilité spirituelle. Rien ne peut plus troubler la paix intérieure établie en lui par le Saint Esprit.

Silouane est toujours resté un simple moine d'apparence ordinaire mais ceux qui l'ont approché disent de lui qu'il était un homme d'un grand amour à l'âme remplie de douceur. Il suffisait d'une seule conversation pour aimer cet homme. Beaucoup venaient vers lui pour recevoir des conseils. Sa mort le 24 septembre 1938 a touché beaucoup de pèlerins et de moines.
Silouane fut canonisé par le patriarche de Constantinople le 26 septembre 1987.

2-Quelques petites pistes de discussion possibles:

*Les tentations de Silouane:
Tentations de retourner vers le monde, de mettre fin à sa vie monastique.
Puis, tentation de se croire arrivé à une vie exemplaire: il pense être devenu un bon moine (autosatisfaction, vanité). Silouane porte son regard vers lui-même, vers son moi, vers son "JE". En agissant ainsi, il s'éloigne de Dieu et "tombe"... En lui n'existent plus que tourmente et abîme. Il se sent seul, délaissé. Il s'effondre...
Au fond de l'abîme, il se souvient du Très Haut, de Sa Beauté, de Son Amour et l'élan de son cœur s'envole vers LUI. Silouane s'oublie et s'abandonne alors entre Les Mains de Lumière. Cet abandon l'ouvre à La Grâce: il voit Jésus vivant... Son être entier se trouve rempli du Feu de La Grâce, de La Lumière de L'Esprit Saint, de La Plénitude de L'Amour divin.
On pourrait croire que désormais la paix serait toujours avec lui.
Mais de nouvelles tentations l'assaillent: la crainte de perdre La Grâce, la peur de voir Dieu s'éloigner (nouveau regard vers lui-même) et puis l'orgueil (l'impression d'être important, d'être au-dessus des autres: tout le monde ne vit pas une expérience lumineuse). Silouane souffre beaucoup parce que son regard reste accroché à lui-même, à sa vie, à son devenir et puis, il manque d'humilité. L'Esprit Saint ne peut vivre que dans une âme humble; une âme qui sait qu'elle n'est pas arrivée, une âme qui se laisse conduire.

*"Tiens ton esprit en enfer; et ne désespère pas!"

"Tiens ton esprit en enfer."
De qui s'agit-il? Il s'agit tout simplement de toi, de moi, de nous... Ne regarde pas autour de toi, ne regarde pas les autres, mais regarde-toi, tel que tu es. Regarde-toi avec vérité. Apprends à te connaître... En toi, il existe des petites lueurs de Dieu; en toi, il existe aussi une certaine obscurité, des manques, une pauvreté, un certain "enfer".

"Tiens ton esprit en enfer."
Tout au long de ta vie, garde ton esprit, tes pensées, un regard dirigés vers toi,..., dirigés vers ta pauvreté. Mais ne t'enferme pas sur cela et suis le mouvement de ton corps, de tes actes, de tes paroles qui s'essaient au dépassement en Dieu.

"Tiens ton esprit en enfer."
L'enfer? L'obscurité, l'absence de Vie Pleine, l'absence d'ouverture, d'épanouissement dans l'amour, la pauvreté de toute vie humaine, tout ce qui nous coupe des hommes... et donc de Dieu.

"Tiens ton esprit en enfer." ne veut pas dire reste en enfer, vit en enfer, mais plutôt: " Regarde-toi tel que tu es, avec tes manques, ta petitesse,... Reconnais que tu es tout petit devant l'Amour Infini, devant La Tendresse Infinie, devant La Toute Beauté... Reconnais que Quelque Chose d'Immense te dépasse et que les dons reçus ne viennent pas de toi... Reconnais aussi qu'ils ne sont pas pour toi, pour te glorifier, pour te mettre sur un piédestal, mais pour être partagés, dispensés généreusement..."

"Ne désespère pas!"
Surtout n'écrase pas ton âme d'un poids trop lourd. Reste optimiste! Regarde ta pauvreté pas à pas, peu à peu, petit bout par petit bout; parles-en à L'Eternel. Place-la entre Ses Mains de Tendresse et ne désespère pas! Crois toujours en Lui, en Sa Pleine Clarté, en Son Amour Infini, en Sa Proximité... Il t'aidera à transformer ton obscurité en lumière; Il t'aidera à faire de tes nuits des trouées de ciel bleu.
Désespérer de son état ne mène à rien ( sinon peut-être à plus d'obscurité, plus d'enfer). Il faut la conscience de soi et l'espoir placé en Dieu pour s'épanouir et grandir.
N'oublie pas, parle à L'Eternel...

*En conclusion:

Reconnaître son obscurité et ne pas en rester là.
L'offrir à La Toute Lumière.
Lui abandonner...

A partir du néant, Dieu crée.
A partir de l'obscurité, Dieu tire la lumière, l'étire, la multiplie, la réfléchit.
A partir de notre pauvreté offerte, Dieu crée un courant, une circulation qui peut toucher les âmes...
Et ce courant est d'amour!

"Heureux ceux qui pleurent sur eux-mêmes..." (Voir Béatitudes)

Autour de l'humilité et de la prière:

1-L'humilité?
L'orgueilleux se croit "arrivé". Il a un sentiment exagéré de sa propre valeur. Il est le plus grand, le meilleur, le plus beau, il a la conviction d'être le dernier des pécheurs... On pourrait croire qu'il pose lui-même une auréole au-dessus de sa tête. Pourtant, il a encore beaucoup à changer en lui, beaucoup à améliorer. Mais cela, il ne le voit pas...
Le problème de l'orgueil, c'est que les pensées de gloire, de richesse, de supériorité, de pouvoir, de savoir,..., prennent bien vite toute la place en nous. Bientôt, il ne reste plus aucune place et La Lumière de Dieu ne peut plus pénétrer en notre cœur.

L'humble essaie d'éloigner de lui les pensées de gloire, de vanité... Lorsqu'il parle de lui, c'est sans exagération. Il sait rester modeste. Il voit les zones sombres de sa vie, ses manques, sa pauvreté, son péché...
Sans doute n'acquiert-on jamais l'humilité. Mais il est bon d'essayer de tendre vers elle, encore et toujours.

2-Prière... Humilité... Prière...: sur le chemin de Silouane.
(En vert, les pensées de Silouane. Ne pas oublier d'étoffer chaque passage avec des exemples pris dans la vie quotidienne des enfants)

Pour Silouane, la prière est très importante:
"Chaque action avant laquelle on ne peut dire une prière, il vaut mieux ne pas la faire."
"Sans prière, l'âme ne demeurera pas dans l'amour de Dieu."

Au départ donc, la prière. La prière simple. Comme une conversation avec Dieu.
"Prie avec simplicité, comme un enfant, et Le Seigneur écoutera ta prière."

A force de converser avec quelqu'un, nous apprenons à le connaître. Parfois, cette connaissance de l'autre nous donne envie d'aller plus loin, de partager plus avec lui, de devenir son ami... (exemples)
A force de converser avec Dieu, Sa Présence se fait plus sensible et nous Le connaissons un peu mieux. Peu à peu, Il vit dans notre existence quotidienne et c'est comme si une petite lumière s'était invitée en notre demeure. Nous désirons alors avancer plus loin avec Lui et la prière naît plus fortement en notre âme.
"Celui qui aime Le Seigneur se souvient toujours de Lui et le souvenir de Dieu fait naître la prière."

Dans les premiers temps d'une amitié et pour que celle-ci grandisse, il faut beaucoup échanger: se rencontrer, parler ensemble, se téléphoner, s'écrire... Mais parfois surgit une lassitude. (Exemples...)
Dans la relation avec Dieu, c'est un peu pareil. Il faut prendre le temps de Lui parler si l'on désire que notre relation soit forte et toujours bien vivante. Mais parfois, prier devient difficile. Nous ne trouvons plus les mots, nous ne trouvons plus le temps, tout devient compliqué. Nous sommes comme empêtrés...
Dans ces moments là, il ne faut pas hésiter à demander de l'aide.
"L'Esprit de Dieu nous apprend à prier partout pour tous les hommes, pour le monde entier."

Demander de l'aide... Crier: "Au secours!"... Encore faut-il être quelque peu humble.
"Ô homme, apprend l'humilité et Le Seigneur te donnera de goûter la douceur de la prière."

Pour Silouane, l'humilité est très importante:
"L'humilité est la clé du combat spirituel, la source de Lumière."
Il ne faut donc pas hésiter à prier pour soi-même, afin que notre cœur de pierre se transforme peu à peu en cœur de chair et qu'il devienne un cœur plus humble.
"Comment trouver l'humilité Seigneur?"
"Le Saint-Esprit est Esprit d'humilité, de paix, d'intégrité; le Saint-Esprit est Esprit de compassion et d'amour des ennemis."

Chaque jour de nos vies peut être une remise en question personnelle; chaque être rencontré peut nous aider, avec l'aide de l'Esprit Saint qui transforme et pousse vers les autres, à faire un pas vers Dieu.

Le beau chemin de Silouane le mène peu à peu à l'amour du monde entier...
"L'âme à laquelle la Grâce de Dieu a enseigné à prier aime avec compassion toute créature."
"Celui qui a appris à aimer Dieu, celui-là verse des larmes pour le monde entier."

...y compris à l'amour de ses ennemis.
"Au commencement, force ton cœur à aimer tes ennemis; le Seigneur voyant ta bonne intention, t'aidera en tout et il t'apprendra l'amour des ennemis."
"L'amour des ennemis est le critère absolu de la présence de l'Esprit Saint à l'intérieur de soi."

Le beau chemin de Silouane le conduit à la paix.
"Si nous prenons l'habitude de prier de tout notre cœur pour nos ennemis, la paix demeurera toujours dans nos âmes."

Silouane est comme un grand frère qui nous précède sur un beau chemin.
Un chemin difficile certes, où il faut abandonner beaucoup de soi-même et qui demande beaucoup de persévérance et de prière, mais un chemin où nous ne sommes jamais seuls: sur ce chemin, Dieu nous accompagne en nous offrant Son Esprit Saint.
La belle route de Silouane conduit à l'amour de tous les humains... N'ayons pas peur de l'emprunter!

3-Création: On pourra se souvenir de la création (voir: http://www.idees-cate.com/le_cate/creation.html , aller dans la partie 4) et faire le rapprochement avec Silouane.
L'obscurité est. Mais avec le temps, la patience, la persévérance, elle se laisse transformer par La Lumière, source de Vie, de Fécondité, d'Abondance.

4-Béatitudes: On pourra aussi relire les Béatitudes ("Promenade avec Matthieu" et "Petite plongée dans les Béatitudes"): "Heureux ceux qui pleurent (sur eux-mêmes)... ils seront consolés". On rejoint ici la notion d'humilité.

Pour aller plus loin:

*On pourra travailler autour du thème de la prière (voir caté: "Et si l'on priait...")
*On pourra aussi reprendre ce qui a été vu pour l'Esprit Saint (voir caté: "La Pentecôte, la fête de l'Esprit Saint").
*On pourra faire un petit déplacement à l'église pour prier pour ceux que nous n'aimons pas assez ou pour ceux que nous avons du mal à aimer. Ci-dessous, un petit texte pour nous y encourager:

Maïti Girtanner
Maïti est née en 1922 en Suisse. Son grand-père, un compositeur de musique, lui apprend très tôt à jouer du piano. Il pense qu'elle deviendra plus tard une grande pianiste...
Lorsque la guerre éclate, la famille de Maïti se réfugie près de Poitiers. Maïti poursuit ses études de piano (elle se rend régulièrement à Paris pour suivre des cours) et se lance dans la résistance. Elle aidera de nombreux résistants à passer en zone libre.
Un jour, on lui demande de jouer pour l'anniversaire d'un général allemand. Maïti est obligée d'accepter. Lorsque son audition est terminée, elle demande la libération de plusieurs amis musiciens qui, à ses dires, n'ont rien fait de mal.
Maïti fait ainsi libérer plusieurs fois des amis résistants. Mais en octobre 1943, les allemands se rendent compte de la supercherie.
Maïti est alors emprisonnée, torturée par un médecin nazi, battue à mort...

La guerre terminée, Maïti survit; mais elle sait qu'elle souffrira toute sa vie: elle restera handicapée, ne pourra plus jamais jouer du piano, ne pourra pas avoir d'enfants...
Dans cette obscurité, Maïti se tourne vers Dieu et Lui demande son aide. Peu à peu, elle apprend à ne plus pleurer sur son malheur et à se tourner vers les autres. Elle se met aux service des grands malades en leur écrivant: "Chaque fois que tout me semblait perdu, c'est dans Les Mains de Dieu que j'ai tout retrouvé. Maintenant, ma musique, c'est l'amour." Elle n'oublie pas le médecin nazi qui l'a torturée: elle prie pour lui...

En 1984, bien longtemps après la fin de la guerre, elle reçoit un appel téléphonique. C'est Léo, le médecin nazi. Il veut la voir.
Maïti hésite... puis accepte...
Léo est très malade. Il a terriblement peur de la mort et demande à Maïti de l'aider. Maïti lui dit que Dieu l'aime et qu'Il l'accueillera s'il demande pardon pour tout le mal qu'il a fait. Elle lui propose aussi de donner tout l'amour qu'il peut autour de lui.
Léo est transformé par cette rencontre! Il avoue à sa famille et à ses amis tout le mal qu'il a fait pendant la guerre; il donne sa fortune à ceux qui en ont besoin; il fait du bien autour de lui...
Il meurt en pensant à Maïti...

Maïti a prié pour Léo pendant 40 ans, afin qu'il découvre le chemin du pardon... Elle a prié pour un ennemi sans se douter qu'un jour ils se rencontreraient.