Le possédé de Gérasa.
Le possédé de Gérasa: Evangile de Marc 5,1-20
Jésus et ses disciples arrivèrent sur l'autre rive du lac, dans le pays de Géraséniens. Comme Jésus descendait de la barque, aussitôt un homme possédé d'un esprit mauvais sortit du cimetière à sa rencontre; il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l'attacher, même avec une chaîne; en effet on l'avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres.
Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui
et cria de toutes ses forces:
«Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut? Je t'adjure par Dieu, ne me fais pas souffrir!»
Jésus lui disait en effet: «Esprit mauvais, sors de cet homme!», et il lui demandait:
«Quel est ton nom?»
L'homme lui répond:
«Je m'appelle Légion, car nous sommes beaucoup.»
Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays.
Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture.
Alors, les esprits mauvais supplièrent Jésus:
«Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux.»
Il le leur permit.
Alors ils sortirent de l'homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise,
le troupeau se précipita dans la mer: il y avait environ deux mille porcs, et ils s'étouffaient dans la mer.
Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s'était passé.
Arrivés auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et devenu raisonnable,
lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte.
Les témoins leur racontèrent l'aventure du possédé et l'affaire des porcs.
Alors ils se mirent à supplier Jésus de partir de leur région.
Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n'y consentit pas, mais il lui dit:
«Rentre chez toi, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde.»
Alors cet homme s'en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l'admiration.
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Les possédés du pays des Gadaréniens: Evangile de Matthieu 8, 28-34
Comme Jésus arrivait sur l’autre rive, dans le pays des Gadaréniens, deux possédés sortirent d’entre les tombes à sa rencontre; ils étaient si agressifs que personne ne pouvait passer par ce chemin.
Et voilà qu’ils se mirent à crier : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? »
Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture.
Les démons suppliaient Jésus : « Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. »
Il leur répondit : « Allez. » Ils sortirent et ils s’en allèrent dans les porcs ; et voilà que, du haut de la falaise, tout le troupeau se précipita dans la mer, et les porcs moururent dans les flots.
Les gardiens prirent la fuite et s’en allèrent dans la ville annoncer tout cela, et en particulier ce qui était arrivé aux possédés. Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ; et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur territoire.
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Le possédé de Gérasa: Evangile de Luc 8, 26-39
Ils abordèrent au pays des Géraséniens, qui est en face de la Galilée.
Comme Jésus descendait à terre, un homme de la ville, qui était possédé par des démons, vint à sa rencontre. Depuis assez longtemps il ne mettait pas de vêtement et n’habitait pas dans une maison, mais dans les tombeaux.
Voyant Jésus, il poussa des cris, tomba à ses pieds et dit d’une voix forte: « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je t’en prie, ne me tourmente pas. »
En effet, Jésus commandait à l’esprit impur de sortir de cet homme, car l’esprit s’était emparé de lui bien des fois. On le gardait alors lié par des chaînes, avec des entraves aux pieds, mais il rompait ses liens et le démon l’entraînait vers les endroits déserts.
Jésus lui demanda: « Quel est ton nom ? » Il répondit: « Légion ». En effet, beaucoup de démons étaient entrés en lui.
Et ces démons suppliaient Jésus de ne pas leur ordonner de s’en aller dans l’abîme.
Or, il y avait là un troupeau de porcs assez important qui cherchait sa nourriture sur la colline. Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d’entrer dans ces porcs, et il le leur permit.
Ils sortirent de l’homme et ils entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans le lac et s’y noya.
Voyant ce qui s’était passé, les gardiens du troupeau prirent la fuite ; ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens sortirent pour voir ce qui s’était passé.
Arrivés auprès de Jésus, ils trouvèrent l’homme que les démons avaient quitté ; il était assis, habillé, et revenu à la raison, aux pieds de Jésus. Et ils furent saisis de crainte.
Ceux qui avaient vu leur rapportèrent comment le possédé avait été sauvé.
Alors toute la population du territoire des Géraséniens demanda à Jésus de partir de chez eux, parce qu’ils étaient en proie à une grande crainte. Jésus remonta dans la barque et s’en retourna.
L’homme que les démons avaient quitté lui demandait de pouvoir être avec lui. Mais Jésus le renvoya en disant : « Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi. » Alors cet homme partit proclamer dans la ville entière tout ce que Jésus avait fait pour lui.
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L'homme possédé par un esprit mauvais: Questions et images.
Réponds aux questions:
*Au début du récit, où vit l'homme?
*Que fait-il, nuit et jour, en ce lieu?
*Qu'ont essayé de faire les personnes qui le connaissaient?
*Comment s'y sont-elles prises?
*Leurs essais ont-ils été efficaces?
*Peux-tu faire une description de l'homme à la fin du récit?
*Entre le début et la fin du récit, que s'est-il passé?
Réponses: *Au début du récit, l'homme vit dans le cimetière; il habite dans les tombeaux. *Nuit et jour, il crie et se blesse avec des pierres. *Les personnes qui le connaissaient ont essayé de le maîtriser. *Pour cela, elles l'ont attaché avec des fers et des chaînes. *Tout cela n'a servi à rien. *A la fin du récit, l'homme est calme, habillé, devenu raisonnable... Il devient disciple de Jésus en annonçant tout ce que Jésus a fait pour lui. L'homme a été transformé! *Entre le début et la fin du récit, l'homme a rencontré Jésus et celui-ci a pris du temps pour lui.
En images:
Dans ma vie: Regard vers ceux qui m'entourent.
Lorsque je rencontre quelqu'un qui ne va pas bien, est-ce que je suis patient, est-ce que je prends du temps pour lui? Est-ce que je l'écoute? Est-ce que je cherche ce qui peut lui faire du bien? Ou, est-ce que je le laisse dans son isolement, est-ce que je le néglige quitte à le laisser enfermé en lui-même; est-ce que je l'emprisonne à nouveau par mes paroles, mon regard, mes actions (les gens ici cherchaient à lier, à attacher, à maîtriser le possédé et non à le guérir)? Lorsque je rencontre quelqu'un qui ne va pas bien est-ce que je pense, avant tout, à demander à Dieu son Esprit Saint?
Retrouve une phrase de Christine Reinbolt.
Réponse: Te suivre, Seigneur, c'est trouver le temps et la patience.
C'est laisser la fleur sortir de terre, la laisser s'épanouir et se tourner vers le soleil.
Rien, jamais rien, ne pourra se réaliser par la force.
Etre disciple de Jésus, c'est donner du temps et de la patience aux autres...
La patience est un fruit de l'Esprit Saint. Je peux la demander à Dieu.
Dans ma vie: Je vis parfois comme dans un tombeau. Que puis-je faire pour marcher vers la lumière?
***L'homme possédé vit dans le cimetière (domaine de la mort), il habite dans les tombeaux (lieux obscurs, absence de vie). Il crie et se blesse avec des pierres (Il se fait mal. Il connaît une souffrance physique et morale). Il vit à l'écart des autres, comme à part, comme rejeté, loin des vivants, loin de l'échange, de la communication. Il connaît une grande solitude.
L'homme possédé est sorti de la communion d'Amour, de Vie et de Lumière... Il est séparé de lui-même, des autres et de Dieu.
Il y a des jours où je vis aussi comme dans la nuit, comme enfermé dans un tombeau. Je ne vis plus en communion avec les autres, je me sens comme exclu, je ne participe plus à la vie qui m'entoure. Parfois, c'est de ma faute: j'ai menti, j'ai volé, j'ai triché, j'ai été violent, j'ai dit des méchancetés, j'ai trouvé que les autres ne valaient rien par rapport à moi, j'ai été jaloux, je n'ai pas voulu partager,..., et les autres sont partis loin de moi. Au fond de moi, j'ai honte, je me sens seul, je m'en veux. J'aimerais retrouver le chemin de l'amitié. Je réfléchis à ces jours-là...
***A la fin de l'histoire, le possédé est assis, calmé, habillé (c'est à dire qu'il a retrouvé une dignité); il est devenu raisonnable. Il se met à proclamer tout ce que Jésus a fait pour lui. Et tout le monde est dans l'admiration. Le possédé est transfiguré!
Jésus a agi dans la vie de l'homme mais pour que Jésus puisse agir, il a fallu que le possédé agisse lui aussi. Peux-tu dire ce que le possédé a fait pour que Jésus puisse agir dans sa vie? (Tu peux aussi faire le jeu ci-dessous et retrouver les actions du possédé)
Réponse: Il sort à la rencontre de Jésus. Il accourt. Il se prosterne. Il crie vers Jésus de toutes ses forces. Il lui parle.
SORTIR: Pour quitter la nuit, pour vivre une vie plus lumineuse, il faut déjà avoir envie de sortir de ses obscurités. Sortir! Le mot est important! Avant, il y a l'enfermement, la vie limitée, la vie réduite, le doute, la peur, l'inquiétude, le manque de liberté, l'obscurité, la détresse, la souffrance,... Après, il y a l'immensité, l'infini, la fécondité, l'espérance fabuleuse, la liberté, la vie nouvelle... Entre les deux, il y a Dieu qui passe et qui propose sa Main pour "conduire" sur le chemin... Entre les deux, il y a passage (de l'Eternel dans la vie humaine, mais aussi de l'humain vers une autre vie)! Pour Vivre pleinement, pour quitter notre obscurité et retrouver le chemin de la vie, il faut OSER SORTIR, il faut oser marcher à la rencontre des autres!
Pour sortir de chez soi, il faut ouvrir une porte. Pour sortir de son obscurité, il faut ouvrir la porte de son coeur.
Sur le thème du passage, voir la rencontre sortir: CLIQUER SUR CE LIEN: Sortir de sa vie morte
ACCOURIR: L'homme accourt. Accourir, c'est venir précipitamment parce qu'il y a urgence ou parce que quelqu'un ou quelque chose nous attire et que nous ne voulons pas passer à côté. Dans accourir, il y a courir mais il y a aussi cet élan du cœur tout rempli d'espérance. Dans l'évangile, ce verbe nous dit la profondeur de l'envie du possédé, son espérance forte, l'attente immense du fond de son cœur qui va pouvoir être comblée!
Dans nos moments difficiles, dans les nuits de notre vie, est-ce que l'on garde nos cœurs tournés vers l'espérance? Saisit-on les occasions de rencontrer celui qui vient vers nous et qui nous parle au nom de Dieu?
SE PROSTERNER: Autrefois, on se prosternait devant les personnages importants; on s'inclinait très bas devant eux en signe de respect, d'humilité, d'adoration, de soumission. Le possédé se prosterne devant Jésus: il reconnaît en lui quelqu'un d'important, quelqu'un qui peut beaucoup pour lui, quelqu'un qui peut changer son cap et transfigurer sa vie.
Croit-on que Jésus peut changer notre vie? Pense-t-on à le prier?
CRIER VERS JESUS DE TOUTES SES FORCES: Rencontrer Jésus est-ce vraiment guérir, est-ce trouver la paix? Ou est-ce encore souffrir, être rempli de remords, raviver ses blessures? Qui est vraiment celui qui se tient en face du possédé? Est-ce quelqu'un qui va le juger? Le possédé ose crier vers Jésus, sa douleur, sa misère, sa peur, son doute...
Dans nos nuits, ose-t-on crier vers Jésus, ose-t-on lui dire nos craintes, notre peur, nos incertitudes? Qui est Jésus pour nous? A-t-on vraiment confiance en lui?
PARLER AVEC JESUS: Le possédé parle avec Jésus, lui ouvre son coeur. Il lui montre tous les recoins sombres de sa vie ("Je m'appelle Légion"). A partir de ce moment, Jésus peut s'attaquer non pas au possédé (c'est à dire à l'homme), mais au mal qui vit en lui. (Noter le "ils" pluriel qui suit.)
***Pour marcher vers la lumière et vers la paix: Quelques questions à me poser:
Ai-je vraiment envie de sortir de ma nuit? Est-ce un élan fort de mon cœur? Suis-je prêt à abandonner certaines habitudes, certaines façons de vivre? Suis-je prêt à faire l'effort de la rencontre avec l'autre? Est-ce que je crois que Jésus peut transformer ma vie? Est-ce que j'ai peur de ce qu'il va me demander, est-ce que j'ai peur de son jugement, est-ce que j'ai peur de souffrir encore plus? Est-ce que je parle avec Jésus, est-ce que je lui expose les zones sombres de ma vie, est-ce que je me livre? Est-ce que je me laisse visiter par l'Esprit de Dieu?
Images: passer de l'obscurité à la lumière:
Tu peux décrire ces images et faire le rapprochement avec le texte: Tombeau du début du récit; rencontre avec Jésus qui encourage à se relever; L'homme assis, calme, qui a retrouvé sa dignité; L'homme debout dans la lumière prêt à annoncer le royaume de Dieu.
Ces images te font-elles penser à des passages de la Bible (Premier Testament ou Evangile)? Si oui, lesquels?
-->On pourra penser au passage des hébreux de la vie d'esclaves à la vie d'hommes libres. Exode: Peuple esclave en Egypte, comme enfermé dans l'obscurité d'un tombeau. Les hébreux suivent Moïse, se relèvent et traversent la mer rouge. Passage d'une vie d'esclave à une vie d'hommes libres: les hommes retrouvent leur dignité. Annonce des bienfaits de Dieu.
-->On pourra penser aussi à la Résurrection de Jésus: Mise au tombeau. Passage de la mort à la vie: Dieu ressuscite Jésus. Annonce de la Bonne Nouvelle par les femmes puis par les disciples.
Le mot Pâques signifie passage. Dieu est le Dieu de la Vie: il aime voir l'homme debout, vivant, relevé, ressuscité!
La Résurrection ne termine pas seulement l'Evangile, elle l'habite et le remplit du début jusqu'à la fin.
L'Evangile est imprégné de résurrections, de passages de Dieu dans la vie des hommes. N'hésitons donc pas à le reprendre, à le relire: nous y trouverons Dieu à l'oeuvre dans la vie des hommes et nous comprendrons peut-être alors que Dieu est toujours à l'oeuvre dans notre vie actuelle. Oui! Le temps que nous vivons est toujours rempli de la Présence de Dieu!
A la fin de l'Evangile de Marc, un jeune homme vêtu de blanc dit aux femmes: " Il vous précède en Galilée!" Marc 16-7. Le jeune homme semble pousser les femmes à dire aux disciples de retourner en Galilée, de retourner à l'origine, de relire tout le chemin de Jésus, pour qu'ils s'ouvrent enfin à la Lumière de la Résurrection et que la Foi rayonne en eux!
La Gloire de Dieu:
LA GLOIRE DE DIEU, C'EST L'HOMME VIVANT! LA GLOIRE DE DIEU, C'EST L'HOMME DEBOUT!
Suivre Jésus, c'est aider les autres à se relever et non les juger, les accabler, ou les entraîner vers le fond...
Pour guérir, s'accepter tels que nous sommes.
Retrouve un extrait de phrase de l'évangile:
Réponse: Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux à crier et à se blesser avec des pierres.
Se détruire ou guérir?:
L'homme se blesse avec des pierres, il se fait mal à lui-même, comme s'il voulait se détruire parce qu'il ne s'aime pas. On dirait qu'il veut mourir plutôt que vivre. Mais quelle a donc été sa vie pour qu'il en vienne à essayer de s'auto-détruire ainsi? Le texte de l'évangile ne nous le précise pas. Lorsque Jésus questionne l'homme pour l'inviter à dire son nom ( c'est à dire ce qu'il est, ce qu'il porte en lui dans sa profondeur et qui fait son identité), l'homme répond "Légion". En se nommant ainsi, l'homme révèle à Jésus qu'il n'est plus libre. Il est comme sous le contrôle d'une force d'occupation ( un peu comme pour le peuple d'Israël qui ne pouvait vivre libre et en paix parce qu'envahi par les forces d'occupation, parce qu'envahi par les légions romaines).
La vie du possédé a sûrement dû être sombre. Peut-être, comme les forces d'occupation avec le peuple juif, n'a-t-il pas rendu les gens heureux autour de lui; peut-être les a-t-il opprimés, volés, agressés,...? Peut-être n'a-t-il semé que du malheur autour de lui? Aujourd'hui, le mal qui loge en lui, sa honte, ses remords, sa peine,..., prennent toute la place en son coeur et l'empêche de vivre vraiment sa vie. Il porte un poids immense en lui. Il ne s'accepte plus, il ne s'aime plus, il n'a plus vraiment envie de continuer à vivre cette vie.
Comment retrouver la paix?
Malgré tout ce qu'il a pu vivre, malgré sa vie qu'il n'aime pas, malgré tout le poids de son péché, aujourd'hui, le possédé ose se lever! Il ose placer sa confiance en un autre. Il croit qu'une guérison est possible. Il s'est déplacé vers Jésus, il a accouru à sa rencontre, il a crié vers lui, il a déposé son fardeau entre ses bras. Et Jésus l'a réconcilié avec lui-même, avec les autres, et avec Dieu.
Dans nos vies, c'est pareil. On ne se blesse peut-être pas avec des pierres mais on est souvent rempli de remords, de regrets, de mécontentement vis à vis de nous-mêmes, qui nous empêchent d'avancer. On a l'impression que notre vie ne pourra plus changer; qu'il est trop tard.
Toujours savoir qu'il n'est jamais trop tard! On peut toujours tout recommencer. Oui, une guérison est toujours possible!
Pour guérir, il faut donc commencer par voir nos failles, nos blessures, nos manques, notre péché, nos limites,..., et s'accepter au point où nous en sommes. Il faut aussi avoir envie de changer de vie, et être prêt à marcher à la rencontre des autres. Il faut encore oser se présenter à Dieu tel que nous sommes, sans crainte, avec confiance (Dieu est toujours prêt à nous accueillir, à nous ouvrir les bras. Ne jamais oublier que chaque jour, il nous dit:
"Tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et moi je t'aime. Ne crains pas, car je suis avec toi.")
Ne pas oublier de laisser le Souffle de Dieu visiter notre "maison".
Y-a-t-il des choses dont je ne suis pas fier et qui m'empêchent d'avancer? Est-ce que parfois, je ne m'aime pas?
Retrouve une phrase de Michel Quoist: "A coeur ouvert".
"T'aimer, c'est d'abord t'accepter, avec tes limites, tes faiblesses. C'est ensuite croire en toi. C'est à dire être sûr que Le Seigneur t'a donné ce qu'il faut pour faire ce que tu dois faire, là où tu es."
Une prière: Extrait, Michel Hubaut. Seigneur, aide-moi à m'accepter.
Seigneur, réconcilie-moi avec moi-même.
Comment pourrai-je rencontrer et aimer les autres si je ne me rencontre et ne m'aime plus?
Seigneur, toi qui m'aimes tel que je suis et non tel que je me rêve,
Aide-moi à accepter ma condition d'homme limité mais appelé à se dépasser.
Apprends-moi à vivre avec mes ombres et mes lumières,
mes douceurs et mes colères, mes rires et mes larmes, mon passé et mon présent.
Donne-moi de m'accueillir comme tu m'accueilles, de m'aimer comme tu m'aimes.
Délivre-moi de la perfection que je veux me donner,
Ouvre-moi à la sainteté que tu veux m'accorder.
...................
Seigneur, tu connais le désespoir qui ronge mon coeur.
Que ta tendresse me fasse exister à mes propres yeux!
Je voudrais tellement déverrouiller la porte de ma prison dont je serre moi-même la clef!
Donne-moi le courage de sortir de moi-même.
Dis-moi que tout est possible à celui qui croit.
Dis-moi que je peux encore guérir, dans la lumière de ton regard et de ta parole.
Michel Hubaut
Le possédé de Gérasa: Les porcs.
UN TABLEAU:
ARCABAS, Le possédé de gérasa, à voir en l'église St Hugues de Chartreuse.
Site: Saint Hugues
Ce tableau est signé d'Arcabas, peintre français, né en Moselle en 1926. Le tableau est divisé en deux parties.
Dans la partie supérieure, on reconnaît de la gauche vers la droite: Jésus, l'homme possédé, les démons. Jésus est baigné de lumière et de couleurs vives (signe de joie, de résurrection). Il lève la main droite vers le possédé à genoux pour chasser ses démons. Le possédé est ébloui par la lumière qui vient de Jésus et par la force qui se dégage de sa personne. Les démons (en couleurs sombres) sont projetés vers l'arrière, poussés par le souffle puissant qui se dégage de Jésus.
Dans la partie inférieure de l'image, on voit un troupeau de cochons. Dans l'évangile, les démons supplient Jésus de les envoyer vers les porcs pour qu'ils entrent en eux. Jésus leur permet (Les cochons étaient considérés comme des animaux impurs par le peuple juif). Si les démons supplient ainsi Jésus, c'est sans doute parce qu'ils pensent pouvoir échapper à la mort en entrant dans les porcs. Mais c'est en fait un piège mortel pour eux puisque les cochons tombent dans la mer pour y mourir (Sur le tableau, on voit les animaux fuir et tomber dans l'eau).
RETOUR SUR L'EVANGILE:
Pourquoi Marc raconte-t-il cette histoire?
Sans doute pour nous faire comprendre que Jésus, par la puissance de Dieu, est plus fort que le mal, que tout mal! Il n'y a pas de ténèbres trop sombres pour que sa puissance puisse agir. (Les démons enfermés dans les porcs impurs sont toujours atteignables, ils peuvent être maîtrisés, supprimés).
La Bonne Nouvelle de cet évangile, c'est que, si nous coopérons avec lui, si nous désirons guérir du mal qui est en nous, que l'on soit croyants ou païens (Jésus est ici en terre païenne), Jésus peut nous guérir de tout mal, même celui qui est caché dans nos profondeurs, même celui dont on a honte et qui nous semble impardonnable.
Quel est le secret de Jésus?
Dans l'évangile de la tempête apaisée qui précède, alors que les disciples affrontent le vent et la mer déchaînée, Jésus dort sur un coussin... C'est peut-être cette image qu'il faut garder. Celle de Jésus abandonné. Jésus est en paix parce qu'il est tout entier abandonné entre les bras du Père comme un tout petit enfant dans les bras de sa mère. Jésus est en paix car il vit en communion avec son Père. Celui-ci est La Source de sa vie.
Dieu aime l'homme. Il s'engage dans toute vie humaine prête à l'accueillir, il s'engage auprès de tous ceux qui veulent vivre de sa vie. Il SE DONNE!
Jésus est accueil du Don de Dieu. Il est accueil de l'Amour. Il laisse Dieu vivre en lui. La force de Jésus, sa puissance, c'est cet Amour qui vit en lui et qu'il ne peut que diffuser. Jésus ne garde pas l'Amour en lui, il ne garde pas la Présence de Dieu pour lui; il donne tout ce qu'il reçoit (un peu comme une vitre transparente qui laisse passer toute la lumière). Jésus est comme une porte ouverte, un passage qui laisse passer la Vie de Dieu vers le possédé.
En face du possédé, il y a donc l'Amour, et Cet Amour va rendre sa dignité à un homme qui ne croit plus en lui-même, il va aussi le transfigurer. Le possédé peut recevoir car il est sorti de lui-même, il a ouvert la porte de son coeur, il a exposé sa profondeur, ses abîmes. Il a aussi prié, supplié. Ensuite, il a reçu un cadeau, un trésor qui le remet debout, qui le ré-introduit dans la vie, dans la communion.
Le possédé reçoit; il va pouvoir partager le trésor reçu, le communiquer. Il va devenir source pour les autres.
Jésus nous invite encore aujourd'hui à rencontrer l'Amour, à l'accueillir, à le diffuser autour de nous. Dans l'Eucharistie, l'insignifiant petit bout de pain que l'on reçoit nous redit cette transparence de Jésus et donc cet engouffrement possible de l'Amour en nous. Encore faut-il être comme le possédé: prêt à accueillir, prêt à s'ouvrir vers les autres, prêt à se dépasser pour aimer.
Le possédé de Gérasa: Les disciples.
LA BARQUE:
"Jésus et ses disciples arrivèrent sur l'autre rive du lac, dans le pays de Géraséniens. Comme Jésus descendait de la barque,........."
Jésus et les disciples ont traversé le lac ensemble mais seul Jésus semble descendre de la barque.
*Dans l'évangile de Marc, les premiers disciples sont dans une barque lorsque Jésus les appelle. (Marc 1)
Ils y sont avec leur père et les ouvriers avec lesquels ils travaillent. La barque est leur lieu habituel, familial, intime. Ils y sont comme chez eux. Dans ce même évangile, les disciples descendent de la barque pour suivre Jésus.
*Chez Marc, la barque est aussi un refuge, un lieu de protection pour que la foule n'étouffe pas (Marc 3,9)
*La barque est encore le lieu de la Parole adressée à la foule et le lieu de l'écoute de cette parole pour les disciples (Marc 4).
*La barque est enfin le moyen pour traverser la mer (lieu de dangers) et pour passer d'une rive à l'autre (passage vers les terres inconnues, vers l'étranger, vers le païen). En ce cas, avec Jésus à bord, les disciples n'ont rien à craindre! (Tempête apaisée).
Même si parfois elle peut prendre l'eau, la barque représente donc pour les disciples, un lieu fermé, intime, sûr, sécurisant. Avec elle, et avec Jésus à bord, on peut s'approcher des régions dangereuses.
ABSCENCE DES DISCIPLES?:
Les disciples sont absents de ce récit... Peut-être parce qu'ils ne sont pas descendu de la barque; peut-être parce qu'ils n'ont pas osé en sortir. Les disciples suivent Jésus, sans le suivre vraiment. Pour l'instant, ils sont disciples parce qu'ils écoutent Jésus, parce qu'ils le suivent dans certains de ses déplacements, parce qu'ils l'observent, mais ils n'agissent pas encore comme lui: on ne les voit pas prier, on ne les voit pas semer la Parole, on ne les voit pas guérir les autres, écouter les autres, relever les autres,....
Les vrais disciples de Jésus finalement sont ceux que Jésus a guéri:
-->La belle-mère de Pierre se lève pour servir. (Marc 1,31)
-->Le lépreux est purifié et il proclame la Nouvelle. (Marc 1,42...45)
-->Le paralysé se lève et il est signe pour les autres. (Marc 2,12)
-->Le possédé de Gérasa annonce tout ce que le Seigneur a fait pour lui. Il est signe de la miséricorde de Dieu. (Marc 5, 19-20)
Il y a plusieurs manières de suivre Jésus. Mais pour être véritablement disciples, il faut oser sortir, oser s'engager.
Etre disciples, c'est devenir SIGNES DE LA LUMIERE DE DIEU pour les autres.
Si les disciples restent dans la barque, dans l'intimité, dans la sécurité, c'est qu'ils ne sont pas encore signes de Dieu. Ils ont peut-être besoin d'être relevés eux-mêmes.
Le possédé de Gérasa: Jeux.
Texte à trous:
Complète avec les mots ou groupes de mots:
dans la barque. Légion. cria. tombeaux. troupeau de porcs. ne me fais pas souffrir. assis. homme possédé. accourut. sors de cet homme. l'autre rive. annonce-leur tout ce que Le Seigneur a fait pour toi. précipita dans la mer. l'admiration. maîtriser. raisonnable.
Jésus et ses disciples arrivèrent sur ................... du lac, dans le pays de Géraséniens.
Comme Jésus descendait de la barque, aussitôt un ...................... d'un esprit mauvais sortit du cimetière à sa rencontre;
il habitait dans les ................. et personne ne pouvait le ......................
Voyant Jésus de loin, il .................., se prosterna devant lui
et .................. de toutes ses forces:
«Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut? Je t'adjure par Dieu, ........................!»
Jésus lui disait en effet: «Esprit mauvais, .........................!», et il lui demandait:
«Quel est ton nom?»
L'homme lui répond:
«Je m'appelle ......................, car nous sommes beaucoup.»
Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays.
Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand ............................ qui cherchait sa nourriture.
Alors, les esprits mauvais supplièrent Jésus:
«Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux.»
Il le leur permit.
Alors ils sortirent de l'homme et entrèrent dans les porcs.
Du haut de la falaise,
le troupeau se ..............................: il y avait environ deux mille porcs, et ils s'étouffaient dans la mer.
Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle, et les gens vinrent voir ce qui s'était passé.
Arrivés auprès de Jésus, ils voient le possédé ................., habillé, et devenu ......................., et ils furent saisis de crainte.
Les témoins leur racontèrent l'aventure du possédé et l'affaire des porcs.
Alors ils se mirent à supplier Jésus de partir de leur région.
Comme Jésus remontait ..............................., le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n'y consentit pas, mais il lui dit:
«Rentre chez toi, auprès des tiens, ..................................................... dans sa miséricorde.»
Alors cet homme s'en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans .........................