Le second récit de la multiplication des pains
Multiplication des pains: Evangile de Marc 8,1-10
En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n’avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit:
« J’ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin.»
Ses disciples lui répondirent: « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert?»
Il leur demanda: « Combien de pains avez-vous? »
Ils lui dirent: «Sept.»
Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent; et ils les distribuèrent à la foule.
Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer. Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient: cela faisait sept corbeilles.
Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya.
Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha.
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Second récit de multiplication des pains: Pistes de discussion.
***Les deux récits.
En saint Marc, il existe deux récits de multiplication des pains. Le premier récit se trouve en Marc 6. Voir lien:
La multiplication des pains.
Le second récit est celui que nous lisons aujourd'hui.
***Les différences entre les deux récits:
On pourra comparer les deux récits et compléter, dans le premier PDF ci-dessous, la seconde colonne du tableau avec des extraits de l'évangile que nous lisons aujourd'hui. (Réponse dans le second pdf)
-->Dans le premier récit, Jésus est en terre juive. Dans le second récit, il est en territoire païen (voir récit de la cananéenne à qui "Jésus a abandonné les miettes", et la guérison du sourd-muet). Le second récit de la multiplication des pains est signe de l'élargissement de la mission de Jésus vers d'autres peuples croyants ou non.
En Dieu, il n'existe pas de frontières. La Bonne nouvelle de Son Amour doit être annoncée à tous les hommes, qu'ils soient juifs ou païens.
-->Dans le premier récit, Jésus accueille le retour des apôtres qu'il a envoyé en mission. Ceux-ci, d'après leurs dires, ont fait et enseigné beaucoup de choses. Jésus les entraîne à l'écart pour qu'ils se reposent un peu.
Dans le second récit, l'évangile ne dit rien à propos de l'action des disciples; on a l'impression, qu'ils ne sont plus en mission. Ils semblent seulement être à l'écoute de Jésus.
Peut-être que Jésus ne les sent pas encore véritablement prêts pour annoncer la Bonne Nouvelle? Peut-être les disciples ne comprennent-ils pas encore tout ce que Jésus leur enseigne? Peut-être ne voient-ils pas ce que doit être leur mission?
Ceux qui étaient apôtres (envoyés) avant le premier récit de la multiplication des pains, sont redevenus disciples (ceux qui suivent, qui écoutent). Ils sont avec Jésus, mais finalement, ils ne le connaissent pas vraiment... Il faut parfois beaucoup de temps, d'écoute, de méditation et de prière avant de pouvoir proclamer la Bonne Nouvelle autour de nous. On pourra relire l'évangile précédent: "La guérison du sourd-muet", et se souvenir de l'importance de l'écoute. Pour avoir un cœur ouvert à Dieu et à nos frères, nous avons d'abord à apprendre à écouter!
Voir lien: La guérison du sourd-muet.
-->Dans le premier récit, la foule n'hésite pas à se déplacer pour rejoindre Jésus. Elle accourt de toutes les localités voisines (Elle semble avoir faim et soif d'être avec Jésus.) Elle se rassemble pour l'attendre et pour l'écouter. La foule ressemble à un troupeau sans berger, elle a besoin d'un guide pour la conduire vers une vie plus riche, plus généreuse, plus abondante. Pour nourrir cette foule, Jésus invite ses disciples à se donner et à se mettre à son service.
Dans le second récit, la foule semble avoir trouvé son berger (elle est assemblée autour de Jésus depuis trois jours déjà). Jésus a pitié d'elle car elle n'a rien à manger. Pour la nourrir, Jésus ne demande pas aux disciples d'agir; il prend les choses en mains. .
"Depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi".
La foule est proche de Jésus. Elle reste auprès de lui: Au plus près de sa voix, au plus près de sa parole, au plus près de ses actions, au plus près de son cœur. Il semble qu'elle fait un avec Jésus et qu'elle est déjà dans l'espérance d'une résurrection, d'une levée de vie, d'une ouverture vers La Lumière (les trois jours peuvent symboliser le temps vers la résurrection). La foule est peut-être plus près de la vie de Jésus que les disciples ne le sont. Sans doute sait-elle l'écouter, sans doute aussi sait-elle ouvrir son coeur pour accueillir?
Est-ce que je suis capable de rester un peu de temps avec Jésus? En priant par exemple, ou en lisant un évangile, ou en vivant mes journées comme Jésus aimerait que je les vive. Est-ce que le temps que je passe avec Jésus est superficiel ou est-ce que je le vis vraiment avec mon coeur? Est-ce que je sais écouter? Est-ce que j'ouvre véritablement mon coeur pour accueillir?
-->Un petit rappel de Marc 3,13: "Jésus en institua douze pour qu'ils soient avec lui, et pour les envoyer annoncer la Bonne Nouvelle avec le pouvoir de chasser les esprits mauvais."
-->Un petit rappel de notre commentaire de cet évangile: La première chose que Jésus désire, ce sont des personnes qui soient proches de lui, des personnes qui partagent sa vie, qui l'écoutent, qui l'accompagnent, qui le regardent vivre, qui vivent au rythme de ses jours,...
Plus profondément encore, être avec quelqu'un, c'est le connaître intimement, c'est connaître un peu plus que les autres son coeur, sa vie intérieure, son tréfonds,... Celui avec qui l'on est se livre, se donne, et révèle ainsi le Coeur de son coeur, et révèle ainsi le Trésor d'Amour qui inonde l'âme...
Jésus veut ouvrir le coeur de ses amis, et l'épanouir en direction du Soleil de Dieu, Lumière d'Amour!
Sans doute la foule aujourd'hui est-elle un peu plus près du coeur de Jésus que les disciples ne le sont? (On peut vivre toute une vie avec quelqu'un sans le connaître véritablement)
-->Dans le premier récit, la foule s'assoit par groupe (en rangs de 100 et de 50) sur l'herbe verte. On sent qu'il existe déjà une certaine organisation. La foule est unie autour de Jésus. Une communauté est créée.
Dans le second récit, on sent la désorganisation ("La foule s'assoit par terre"). Avec l'entrée des peuples venus de tous les horizons, tout est à reconstruire, à repenser.
Dans nos vies: être toujours prêts à changer, à reconstruire. En Dieu, rien n'est statique. Notre Dieu est le Dieu de la vie, de la relation, de la rencontre!
-->Dans les deux récits, on retrouve les cinq mêmes actions: Prendre, rendre grâce, rompre, donner, distribuer (parallèle avec la Cène). Jésus donne à ses disciples pour qu'ils distribuent et non pour qu'ils gardent pour eux.
Le don de Dieu est infini. Chacun peut s'ouvrir et l'accueillir infiniment mais, pour toujours le recevoir, chacun doit aussi le donner autour de soi.
-->A la fin du premier récit, les disciples emportent les morceaux de pain et de poisson qui restent. Ils peuvent remplir douze corbeilles. Le nombre douze symbolise le peuple d'Israël. Dans le premier récit donc, Jésus est celui qui peut nourrir, qui peut combler la faim du peuple juif.
A la fin du second récit, les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient: cela faisait sept corbeilles. Le nombre sept symbolise le monde païen.
L'annonce de la Bonne Nouvelle de Dieu est pour tous les hommes, elle n'est pas réservée à un peuple. Nous sommes tous invités au banquet du Seigneur!
***La foule:
Dans l'évangile, on voit que la priorité de la foule, ce n'est pas de nourrir son corps, mais c'est d'être avec Jésus, de le suivre, de l'écouter.
"Depuis trois jours déjà la foule reste auprès de moi, et elle n'a rien à manger."
On a l'impression que la foule ne s'inquiéte pas, qu'elle ne cherche même pas la nourriture pour son corps. Elle a l'essentiel et c'est cela qui compte. C'est Jésus qui semble s'inquiéter pour elle.Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin.
Jésus va donc intervenir, agir, et donner ce qu'il faut aux hommes.Ce texte nous invite donc à croire que si nous restons avec Jésus, si nous faisons passer l'écoute de sa parole avant nos besoins personnels, nous n'avons pas besoin de nous faire de soucis pour le reste.
***Retrouve une phrase de l'évangile de Luc:
Réponse: "Préoccupez vous du Royaume de Dieu, et Dieu vous donnera tout le reste!" luc 12 30
S'occuper du Royaume de Dieu, c'est s'occuper d'abord de la présence de Dieu en nous. Il nous faut débrousailler nos âmes, les débarrasser du superficiel; il nous faut travailler à l'amélioration de notre "terre" pour qu'elle puisse accueillir les dons de Dieu, Sa Lumière, Sa Présence. Ensuite, nous pourrons rayonner autour de nous cette Vie.
Ceux qui s'occupent du Royaume de Dieu n'ont pas à s'inquiéter pour le reste. Dieu leur donnera tout ce qu'ils ont besoin pour vivre.
Evangile de Marc 8,1-10: Rendre Grâce.
Retrouve quelques mots importants pour Jésus:
On trouve les mots: S'ouvrir, accueillir, remercier, donner, partager.
Remercier, rendre grâce:
Dans notre vie, nous avons tous les jours l'occasion de remercier, de rendre grâce à Dieu pour toutes les merveilles qu'il a mise dans nos vies. Mais trop souvent, nous oublions de le faire. Pourtant, c'est une petite prière toute simple à faire dans notre journée et les occasions ne manquent pas.
Nous pouvons remercier pour toutes les beautés de la création, pour ce qui nous émerveille, pour le sourire d'un enfant, pour la tendresse d'une mère, pour l'amour d'un père,... Nous pouvons remercier à chaque fois que nous nous sentons heureux... Nous pouvons remercier pour tous ceux qui aident les autres...
Une prière: Apprends-moi, Seigneur, à dire merci…
Merci pour le pain, le vent, la terre et l'eau.
Merci pour la musique et pour le silence.
Merci pour le miracle de chaque nouveau jour.
Merci pour les gestes et les mots de tendresse.
Merci pour les rires et les sourires.
Merci pour tout ce qui m'aide à vivre.
Merci à tous ceux que j'aime et qui m'aiment.
Et que ces mille mercis se transforment en une immense action de grâces
Quand je me tourne vers Toi, la source de toute grâce et le rocher de ma vie.
Merci pour ton amour sans limite.
Merci pour la paix qui vient de Toi.
Merci pour le pain de l'Eucharistie.
Merci pour la liberté que Tu nous donnes.
Dieu bon et miséricordieux,
que ton nom soit béni à jamais.
Jean-Pierre Dubois-Dumée
Une image: Merci!