Rencontres possibles
autour du thème de la mort
Prières: *Il restera de toi.
Voir aussi:
*Dans bricolage: création d'un papillon.
*Dans images et coloriages: tombeau ouvert (voir le temps de Pâques)
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POURQUOI CE THEME? :
Tous les ans, nous recevons des demandes du type de celle de Nadia:
"Bonjour!
C'est dans un moment difficile que je me tourne vers vous.
Dans notre établissement scolaire, un petit garçon de 11 ans vient de nous quitter. Je suis catéchiste et me sens désemparée pour ses copains à qui je fais le caté. Que vais-je pouvoir leur dire, qu'elles sont les textes que je vais pouvoir utiliser pour que ces enfants trouvent le réconfort, et quelles prières aussi.
Merci par avance.
Nadia"
Quelques réponses rapides:
*Il est important de ne pas cacher la mort aux enfants et de leur en parler naturellement.
Cela les prépare à d'autres morts qu'ils devront affronter plus tard (proches, amis).
*La mort fait partie de toutes vies. La mort est naturelle. Les plantes meurent, les animaux meurent, les humains meurent.
Autour de nous la mort est permanente mais nous ne la voyons pas. Tous les jours des plantes, des animaux du jardin meurent... Tous les jours des hommes meurent. Le cycle de la vie peut être très court.
Une plante annuelle pousse, donne des fleurs, des fruits, des graines puis disparaît dans l'année.
Un papillon est éphémère...
D'autres plantes, d'autres animaux vivent plusieurs années... Mais un jour, ils meurent.
Les humains sont comme les plantes ou les animaux; ils ne sont pas éternels. Ils terminent un jour leur vie.
*Dans notre conversation,
être franc avec les enfants: La mort est un mystère! On pourra dire: "La vie après la mort, je ne peux pas exactement t'expliquer ce que c'est, car je ne le sais pas." Si nous sommes croyants, il faut aussi, oser dire sa foi, son espérance: "Oui, je crois que la vie continue après la mort.", "Oui, je crois qu'on ne peut plus voir ceux qui sont morts mais je garde en mon coeur leur présence et je pense que pour le mort, c'est la même chose. Je crois en une communion par-delà la mort..."
*
Mais ne pas anticiper; ne pas aller plus vite que leurs questions. Répondre à leurs questions avec simplicité, franchise...
*On peut entamer une discussion. "Quelles séparations a-t-on vécues et qui nous ont marquées? Perte d'un animal, d'un être vivant... Qui a perdu un proche: grand-père, grand-mère...? Qu'a-t-on ressenti?" Laisser s'exprimer les enfants entre eux. Ils s'apporteront mutuellement.
*Les larmes, la peine sont normales. On est triste parce que la personne décédée va nous manquer. Notre vie va changer si cette personne était proche de nous!
*Personne ne connaît l'heure de sa mort. On ne choisit pas de mourir (donc l'enfant ne peut en vouloir à la personne qui est décédée)
On peut mourir jeune ou très vieux. C'est peut-être cela qui fait que la mort est difficile. On ne peut pas s'y préparer. Mais que l'on soit jeune ou vieux, on a toujours le temps de semer quelque chose de beau. (Voir le beau texte de Gilles, papa d'Alexandre mort à 5 ans)
Petit Alexandre.
Petit Alexandre.
Petit bonhomme, petit pépin de pomme,
Par l'Amour, tu as germé
Par ce même Amour dans notre vie tu es entré
D'un grand bonheur tu nous as comblés,
Tout au long de ces cinq magnifiques années.
Merci pour tes sourires,
Merci pour tes regards.
Merci pour tes douceurs
Merci pour ton petit cœur qui était grand et bienveillant,
Merci pour tout ce que tu nous as donné pendant cette petite vie si brutalement écourtée.
A présent, petit bonhomme, de l'arbre tu es tombé!
Comme une petite pomme dans le Ciel tu as roulé
Mais ce joli fruit dans notre cœur nous allons le conserver
Gilles Fleur, papa d'Alexandre renversé par une voiture dans son village.
RENCONTRE AUTOUR DU GRAIN DE BLE:
Lire une histoire:
Voir le chapitre "Le grain de blé". Voir dans la partie caté, "Le grain de blé", cinquième dimanche de Carême.
Lien vers ce thème:
http://www.idees-cate.com/le_cate/graindeble.html
Aller plus loin:
Après avoir fait les jeux et lu "La belle histoire du petit grain de blé", on pourra se poser la question:
"Lorsque le petit grain entre dans la terre toute noire, que ressent-il, que pense-t-il?"
Lorsque le grain de blé s'enfonce dans la terre obscure, froide et humide, il se sent très mal. Tout est noir et froid autour de lui; l'humidité le pénètre. Il ne reçoit plus la chaleur et la lumière du soleil; il manque d'air et ne peut plus respirer; il étouffe! Tout ce qu'il a connu d'agréable dans la vie a disparu (l'air, la lumière, les couleurs, les bruits, les parfums, les amis,... ) ; il est seul! Il pense qu'il va mourir...
Et la mort est pour lui une fin. Il dit:
"C'est fini, je vais mourir..."
Pourtant, ce qui lui arrive est magnifique, extraordinaire! C'est quelque chose qu'il n'aurait jamais pu imaginer auparavant... (Comment un simple grain pourrait-il s'imaginer devenir plante lumineuse porteuse de nombreux fruits?)
Il éclate de partout; il se transforme; il grandit; il devient pousse, tige, épi et donne vie à de nombreux grains...
Pour un observateur extérieur, le grain de blé n'existe plus en tant que grain de blé; il s'est transformé; il a grandi; il s'est épanoui; il existe désormais en tant que plante porteuse de nombreux "fruits".
Dans nos vies
Parfois, nous aussi nous pensons que la mort est une fin.
Lorsque quelqu'un meurt nous savons que nous ne le reverrons plus, que nous ne le toucherons plus, qu'il ne nous parlera plus... Nous croyons qu'il n'existe plus.
L'histoire du grain de blé nous dit que la mort n'est pas une fin mais un passage vers une vie "autre", vers une vie transformée, plus riche, plus épanouie, plus généreuse.
L'histoire du grain de blé nous dit que la mort est un départ, un début, une levée, un recommencement, une naissance, une fructification, une multiplication,...
Semis
Ne pas hésiter à semer quelques graines avec les enfants. Ils pourront ensuite ramener chez eux un pot de terre avec quelques graines semées. Ils les verront germer, grandir, fleurir, grainer, mourir... Le souvenir de la petite coupelle fleurie restera sans doute longtemps dans l'esprit des enfants .
La souffrance
Croire que la vie ne s'arrête pas avec la mort n'empêche pas la souffrance. L'être aimé nous manque; nous aimerions pouvoir le toucher, sentir ses mains qui rejoignent les nôtres, entendre le son de sa voix, voir son sourire, partager du temps avec lui...
Nous nous sentons seuls.
Un petit texte de Khalil Gibran sur la douleur:
De même que le noyau doit se fendre
afin que le coeur du fruit se présente au soleil,
ainsi devrez-vous connaître la douleur.
Si vous saviez garder votre coeur émerveillé
devant les miracles quotidiens de votre vie,
votre douleur ne vous paraîtrait pas moins merveilleuse que votre joie.
Vous accepteriez les saisons de votre coeur,
comme vous avez toujours accepté les saisons qui passent sur vos champs...
Et vous veilleriez avec sérénité
durant les hivers de vos chagrins.
Un petit texte parlant de la mort:
Quelqu'un meurt et c'est comme des pas qui s'arrêtent...
Mais si c'était un départ pour un nouveau voyage?
Quelqu'un meurt et c'est comme une porte qui claque...
Mais si c'était un passage s'ouvrant sur d'autres paysages?
Quelqu'un meurt et c'est comme un arbre qui tombe...
Mais si c'était une graine germant dans une terre nouvelle?
Quelqu'un meurt et c'est comme un silence qui hurle...
Mais s'il nous aidait à entendre la fragile musique de la vie?
RENCONTRE AUTOUR DE LA CHENILLE QUI DEVIENT PAPILLON:
Chenille... Papillon... Ressemblances et différences
On pourra commencer par un dessin ou un coloriage.
Puis poursuivre en recherchant quelques différences:
La chenille est terrestre; elle rampe sur le sol. Le papillon s'élève dans le ciel; il monte plus haut.
La chenille vit au ras de la terre, dans un univers poussiéreux. Le papillon vit dans un univers aéré, plus lumineux, plus vivant.
La chenille vit dans un univers limité; le papillon peut aller plus loin, voir plus de choses. Sa vie s'enrichit.
Le papillon est souvent multicolore et en général plus beau qu'une chenille (Il existe des collectionneurs de papillon qui admirent leurs couleurs fabuleuses). Sa métamorphose le conduit vers la variété et vers l'immensité du ciel.
Le papillon attire l'oeil...
Entre la chenille et le papillon.
Il y a le passage obligé par le cocon.
Le cocon est une enveloppe qui entoure la chenille. A l'intérieur, la chenille est bien à l'étroit; elle ne mange plus, n'a plus de relations avec le monde. Vu de l'extérieur, on pourrait penser que la chenille est sans vie. Pourtant, c'est un moment important pour elle! C'est le moment de sa transformation, le moment de sa métamorphose en papillon...
Créer unpapillon:
Lien vers ce thème:
http://www.idees-cate.com/bricolages/papillon.html
Une petite histoire:
Chenillette, la petite chenille
Chenillette était une petite chenille verte qui vivait une vie paisible avec ses parents et ses grands-parents. Elle était très heureuse et l’existence lui semblait merveilleusement belle !
Un jour, elle s’aperçu que mamie chenille avait disparu. Elle questionna alors ses parents pour savoir où elle était partie. Sa maman et son papa lui expliquèrent que mamie chenille était dans un cocon et que, désormais, on ne la reverrait plus. Ils lui dirent aussi que la vie était ainsi faite et que toutes les chenilles partaient un jour…
Les yeux de Chenillette se remplirent alors de larmes ; elle courut vers le fond du jardin pour se cacher et pleurer. Tout était devenu sombre d’un coup dans sa vie : elle aimait sa mamie et elle avait envie de la revoir… Et puis, elle n’avait pas envie d’avoir, elle aussi, un jour, à s’enfermer dans un cocon…
Alors qu’elle versait de grosses larmes vers le sol, elle entendit une voix lui murmurer : « Chenillette ! Petite chenille ! Ne pleure pas ! Ecoute-moi ! »
Chenillette, toute étonnée, leva les yeux et vit une magnifique rose penchée vers elle. Notre chenille s’arrêta aussitôt de pleurer et se mit à écouter…
La rose couleur soleil lui dit alors : « Petite chenille, je n’aime pas te voir pleurer ; sèche tes larmes, je vais te confier un secret...un très beau secret:
« Les chenilles qui entrent dans un cocon ne disparaissent pas, elles se transforment seulement… Elles grandissent, s’étoffent, s’épanouissent, se parent de multiples couleurs… Et lorsqu’elles sortent du cocon, elles sont méconnaissables: deux ailes multicolores leur permettent de monter plus haut dans le ciel. Elles sont devenues papillons ! » »
Chenillette était toute émerveillée ; elle ne pleurait plus ; elle avait toujours rêvé de devenir un papillon pour pouvoir se rapprocher du soleil… Elle remercia la rose de lui avoir confié ce si beau secret et, le cœur allégé et joyeux, courut rejoindre ses parents…
La vie était redevenue belle ! Merveilleusement belle !
Autour du texte:
Réponses possibles:
*Au début de l'histoire, la vie de Chenillette est paisible, heureuse, merveilleusement belle!
*Un jour sa mamie disparaît.
*Non, Chenillette ne retrouve pas le sourire! Bien au contraire, ses yeux se remplissent de larmes, tout devient sombre d'un coup dans sa vie; elle court au fond du jardin pour se cacher et verser de grosses larmes.
*Chenillette n'accepte pas le fait qu'un jour toutes les chenilles doivent aller au cocon sans doute parce qu'elle pense que le cocon est une fin, un arrêt de la vie et des liens, un enfermement...
*Lorsqu'elle apprend qu'après le cocon, la chenille devient papillon, elle ne pleure plus. Elle est toute émerveillée (son rêve était justement de pouvoir devenir papillon). Son coeur est allégé et joyeux. La vie redevient belle, merveilleusement belle!
Et toi, que penses-tu de la mort?
La réponse de Laura:
Bon papa est mort
Mais pour moi, il est toujours vivant.
Il nous regarde, nous parle.
Il est toujours avec nous.
Bon papa n'est pas seulement dans le ciel
Il est avec moi tous les jours.
Mais il me manque quand même...
Bon papa, tu me manques,
Tu me manques beaucoup.
Gros bisous d'amour.
RENCONTRE AUTOUR DU THEME DE LA MER:
La petite vague
C'est l'histoire d'une petite vague qui va clapotant sur l'océan.
Elle s'amuse comme une folle! Elle monte; elle descend; elle se balance avec ses soeurs...
Elle est heureuse dans le vent et le grand air! La vie est belle!
Un jour, alors qu'elle se rapproche du rivage, elle voit ses soeurs s'écraser sur le sable, puis disparaître.
"Mon Dieu! C'est affreux!" dit la vague.
"La fin est là, juste devant moi!"
Notre petite vague voudrait bien freiner, reculer; elle a peur et sa mine s'assombrit...
Une de ses soeurs remarque son air attristé et lui demande:
"Pourquoi as-tu l'air si triste?"
La petite vague répond:
"Ne comprends-tu pas? Nous allons toutes nous écraser! Nous allons toutes disparaître sur le rivage!
C'est affreux!"
La deuxième vague lui répond:
"Non! C'est toi qui ne comprends pas.
Tu n'es pas qu'une vague; tu es une partie de l'océan; tu ne peux mourir sur le rivage..."
Le texte de "La petite vague" nous dit que nous faisons partie d'un courant plus grand, d'un océan infini. En fait, nous ne savons pas vraiment qui nous sommes... Jésus, en nous parlant de Dieu comme d'un Père tout Amour, nous dit un peu l'Océan d'Amour dans lequel nous baignons sans nous en apercevoir (un peu comme la petite vague).
Le voilier: De William Blake.
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon coté dit: "Il est parti!"
Parti? Vers où?
Parti de mon regard, c'est tout!
Son mât est toujours aussi haut,
sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu'un près de moi dit: "Il est parti!"
Il y en d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux,
S'exclament avec joie: "Le voilà!"
C'est ça la mort.
Peu à peu, le voilier disparaît de notre vue. On pourrait croire qu'il n'existe plus... Pourtant, il est toujours ce qu'il a toujours été. D'autres le voient, le touchent.
William Blake compare la mort à ce voilier qui disparaît. La personne qui voit le bateau partir ressent de la tristesse, un manque. Toutes celles qui le voient arriver sont dans la joie!
AUTRE TEXTE:
Extraits du "Petit Prince"
Ce qui est important, ça ne se voit pas...
Si tu aimes une fleur qui se trouve dans une étoile, c'est doux, la nuit, de regarder le ciel.
Toutes les étoiles sont fleuries...
Lorsque je serai parti, tu regarderas, la nuit, les étoiles. Mon étoile, ça sera pour toi, une des étoiles du ciel.
Alors, toutes les étoiles, tu aimeras les regarder... Elles seront toutes tes amies.
Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une des étoiles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera comme si riaient toutes les étoiles.
Tu auras des étoiles qui savent rire!
Et quand tu seras consolé, tu seras content de m'avoir connu.
Tu seras toujours mon ami.
Tu auras envie de rire avec moi.
Et tu ouvriras parfois la fenêtre, comme ça, pour le plaisir...
Et tu riras en regardant le ciel...
Cette nuit... tu sais... ne viens pas.
J'aurai l'air d'avoir mal... J'aurai un peu l'air de mourir... Tu auras de la peine...
J'aurai l'air d'être mort et ce ne sera pas vrai...
Tu comprends. Là où je vais, c'est trop loin. Je ne peux pas emporter ce corps-là. C'est trop lourd.
Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée.
Ce n'est pas triste les vieilles écorces...
L'extrait du "Petit Prince", parle de la difficulté et de la souffrance de la séparation. Lorsqu'un de nos proches meurt, il nous manque, nous avons de la peine... Nous aimerions le voir encore, l'entendre, lui parler,...
Le texte du Petit Prince nous invite à croire que la vie ne s'arrête pas avec la mort. C'est un texte plein d'espérance.
Quelques jeunes nous donnent leur avis:
La mort me fascine et m'intrigue.
Elle me fait peur parce que je me demande si elle est comme on l'imagine vraiment (Bonheur de retrouver les personnes qui sont parties avant moi; bonheur de rester liée avec ceux qui restent sur la terre).
Clémence-17 ans
La mort, pour moi, n'est qu'un moment de la VIE . Tout homme qui naît doit forcément mourir... Ce n'est juste qu'une phase.
Personne ne connaît ce qui se passe après mais je pense qu'on y trouve que du BONHEUR! On y trouve aussi les réponses du pourquoi et du comment. (Pourquoi l'existence, pourquoi l'univers?)
Pour ma part, Dieu n'est pas forcément celui que l'on rejoint (je ne crois pas forcément en lui).
Je n'ai pas peur de la mort. Les gens ont peur parce justement la mort est une inconnue! Mais qui sait: je n'ai pas peur aujourd'hui parce que je suis en vie. Le jour ou je saurai qu'il me reste X jours à vivre peut-être que je ne dirai pas la même chose. C'est pour cela: "profitons du moment présent !!"
Thomas 20 ans
Pour moi, la mort est une étape normale dans la vie de l’Homme : dès la naissance ( ou peu de temps après), il sait qu’il devra mourir un jour.
La mort ne m’effraie pas. Je pense que, ce qui est le plus pénible dans la mort, est de laisser dans la souffrance ceux que nous aimons. En effet, ayant connu nous-mêmes, au cours de notre vie, des décès, nous savons la douleur que cela inflige aux proches du défunt et nous n’acceptons pas de pouvoir blesser autant et inconsciemment nos parents, nos familles, nos amis …
Je crois à la vie après la mort. Cela me permet de ne pas avoir peur de « l’après ». Je me dis que je connaîtrai la continuité de la vie que je mène « sur terre ». J’aime penser aussi que je retrouverai les gens que j’aime et ceux que je rêve de rencontrer.
La mort fascine beaucoup à l’adolescence où l’on est en pleine recherche de soi-même. J’y ai souvent pensé dans les moments noirs que j’ai pu vivre. La solitude et les coups de blues à répétition ne facilitent pas le retour à la surface, mais il ne faut jamais croire que la mort puisse guérir ces souffrances intérieures. Autour de nous, se trouvent des gens qui sont présents pour nous écouter et nous consoler. Allons les voir et retrouvons le soleil beau et chaud qui nous éclaire habituellement.
Le principal bonheur de l’Homme réside dans la Vie : alors, VIVONS !
Pascal 18 ans
La mort, quand j'étais petite, c'était quelque chose qui me faisait vraiment peur! Peur parce qu'inconnu surtout... C'était comme un trou noir, quelque chose d'indescriptible. Mais ce qui m'effrayait le plus, c'était la douleur, la peur d'avoir mal en mourant. Je m'imaginais aussi que c'était quelque chose de lointain qui ne m'atteindrait pas de si tôt, ce n'était que pour les personnes agées...
En grandissant, on a l'impression de mieux comprendre ce que c'est, du moins sur le plan physique, médical. On comprend que c'est l'organisme qui fatigue, etc... Mais la mort, sur le plan "métaphysique", reste un phénomène inexplicable : où s'en va l'âme? Elle ne peut pas mourir, c'est impossible! L'âme ce n'est pas le corps... En grandissant, la mort ne doit donc pas être vécue de la même façon. La question de la mort devient plus abstraite je pense. Et puis, on lit des livres, on va à la messe, on comprend mieux la parole de Dieu, on croit à la résurrection, ou on essaye d'y croire; pour ma part, c'était une sorte de lumière, d'espoir. Non, on ne disparaît pas après la mort, on survit, mais comment, je ne sais pas.
Et puis, c'est lorsque que l'on rencontre la mort qu'on réalise vraiment ce que c'est. Il y a un an, j'ai perdu mon meilleur ami, un garçon super, plein de vie, avec une joie de vivre incomparable. Et là... un trou, un vide, une déchirure. Dieu existe-t-il vraiment? Pourquoi n'a -t-il pas sauvé Arda? Pourquoi lui? Et là, je me suis rendue compte, que ce qui me fait le plus peur, ce n'est pas tant ma propre mort mais celle de ceux que j'aime. La mort de quelqu'un, c'est la remise en question de beaucoup de choses, sur le sens de sa vie, sur la religion, sur ses priorités... C'est un recul qu'on prend, une perte qui devient une force. Après le choc, peu à peu, j'ai recommencé à aller à la messe, surtout pour parler à mon ami plus que pour prier Dieu. Et puis après, aller à la messe est devenu une nécessité.
Finalement, la mort est une chose horrible, une blessure qui ne cicatrise pas, mais il faut savoir en faire une "force". C'est étrange de dire ça! La mort est une étape inévitable de la vie, il faut s'y résigner et essayer de la comprendre, c'est comme ça que ca passe le mieux. C'est en cherchant, en se recueillant qu'on peut l'accepter avec plus de sérénité.
Astrid 17 ans