Petit rappel historique.
Le royaume qu'ont connu les rois David et Salomon a été divisé en deux (vers -933): royaume d'Israël avec Samarie comme capitale au nord et royaume de Juda avec Jérusalem comme capitale au sud.
Vers -735 le roi d'Aram et le roi d'Israël attaquent Jérusalem, et son roi Akhaz prend peur.
Lire un texte biblique: Isaïe (7,1):
Développer quelques idées: Isaïe (7,1):
***Le roi Akhaz oublie le Dieu de ses ancêtres, ce Dieu désireux de construire une maison pour David (2 Sam 7,11), une maison remplie de descendants, de "fils" de David, véritables nouvelles demeures baignées par La Lumière (L'Eternel cherche le coeur de l'homme).
Espérant obtenir une aide des dieux, il rompt l'Alliance avec l'Eternel.
Avec Akhaz, le rêve divin semble s'éteindre un peu... Pourtant, Akhaz est un roi messie, il a reçu l'onction. Mais, c'est un "mauvais" guide pour le peuple ; il n'hésite pas à adorer des idoles et à sacrifier son fils à de faux dieux (2R-16,1.4)- dieux extérieurs à l'homme, ne pénétrant pas son âme, ne marquant, ne transformant pas son intimité-...
Akhaz a reçu une onction "inefficace", peut-être parce que reçue sans réflexion profonde... Il n'a sans doute pas compris que recevoir l'onction, c'était s'engager à se laisser exhausser par la Vie Divine. Akhaz a dit "oui" avec son corps, mais non avec le tréfonds de son âme...
***Un jour vient cependant où, la ville de Jérusalem étant menacée, l'obscurité s'avançant sensiblement alentour, le roi prend peur et s'agite dans toutes les directions, comme les feuilles des arbres, un jour de grand vent. Devant lui s'ouvre un avenir incertain, sombre, exhalant une odeur de destruction, de pleurs, de mort,...
Il a offert son fils en sacrifice aux divinités, mais celles-ci ne semblent pas lui venir en aide.
Akhaz se sent seul et désemparé...
***Akhaz devrait se souvenir qu'au plus fort de la nuit, dans les zones de ténèbres, de marécages, de vagues submergeantes,
Celui qui est toujours avec l'homme, le Seul vers qui le roi peut aujourd'hui se tourner, voit...
Il souffle vers Isaïe et le pousse à se lever et à sortir...
Sortir, c'est quitter l'Intimité Divine, quitter le lieu de ressourcement pour marcher vers les hommes... Sortir, c'est porter un peu de La Lumière à ceux qui affrontent l'obscurité, c'est permettre au Ciel, Plénitude divine, de circuler vers la terre des hommes...
Isaïe se lève et sort pour éclairer l'avenir, pour rendre l'espérance - Il est accompagné de son fils (celui qui restera après lui) Shéar-Yashouv (symbole de l'espérance). Isaïe est donc un semeur d'espérance - ...Isaïe n'est pas messie à la manière des hommes (il n'a pas reçu l'onction), mais il l'est dans le coeur de Dieu parce qu'il est véritablement pénétré de l'esprit de Dieu.
Lors de sa rencontre avec le roi, il sème des paroles de paix : "Garde ton calme!", il enlève la peur : "Ne crains pas!", et appelle à croire, au plus profond de l'épreuve, devant l'écroulement des certitudes, que tout est possible, que tout peut renaître, que la Lumière est là toute proche... Le roi de la maison de David doit se souvenir que le plus beau "bouclier", que le plus solide "rempart", que la plus grande "force" sont ceux de la foi (Pour Vivre Pleinement, la confiance en Dieu compte plus que la force des hommes: voir David et Goliath).
Un bricolage autour de ce thème: Cliquer sur le lien:
http://www.idees-cate.com/bricolages/isaie.html
***Isaïe parle aussi au peuple : "Si vous ne tenez pas à moi, vous ne tiendrez pas." (Dans la TOB on trouve : "Si vous ne croyez pas, vous ne subsisterez pas." En hébreu, c'est le mot aman qui est employé, c'est à dire : "s'appuyer sur le roc, sur la solidité". L'inconvénient du mot croire, c'est qu'aujourd'hui, on l'emploie un peu à toutes les "sauces" : "Je crois qu'il fera beau demain, mais ce n'est pas une certitude, je prévois donc un parapluie!", "Je crois en Dieu, je pense qu'il existe, ce n'est pas une certitude, on verra plus tard!" Finalement, à croire que Dieu est peut-être pour demain, on ne s'appuie plus sur LUI pour construire sa vie, on ne trouve plus de "point d'appui" en LUI... Il est pour demain plus que pour aujourd"hui ; la foi n'est donc plus confiance pour le moment présent, action de l'Eternel dans nos vies) La phrase : "Si vous ne tenez pas à moi" est forte encore aujourd'hui... Lorsque l'on tient à quelqu'un, c'est que celui-ci est important pour nous, pour notre bonheur, pour l'épanouissement de notre vie... Lorsque l'on tient à quelqu'un, on n'a vraiment pas envie de couper le lien, mais plutôt d'être avec lui...
Dans le texte, il s'agit du lien, de l'alliance avec Dieu. Couper ce lien, c'est perdre un bouclier, une force, une lumière qui orienteront et aideront sur le chemin de la vie ; c'est ne pas se servir d'un trésor, alors que la misère nous entoure ; c'est risquer de ne pas tenir et de sombrer un jour de forte tempête ; c'est peut-être aussi vivre à la superficie de notre vie, garder son âme en bouton comme une fleur gelée...
Le Très Beau est avec nous... Désirons-nous, avec toute la force de notre coeur, rétablir un courant, une circulation? Désirons-nous être avec LUI? Tenons-nous à LUI qui est Toute Sainteté? L'Eternel attend une réponse des hommes, un "OUI" pour le moment présent et une confiance pour le futur...
Dans ma vie:
Tu veux dire "Oui" à Dieu, tu veux faire Alliance avec LUI, mais tu as peur d'oublier cet engagement.
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***Pour que Jérusalem soit sauvé, Akhaz a sacrifié son fils, l'a offert à de faux dieux.
Il a ainsi supprimé le descendant de David, l'héritier du trône.
Puis, Isaïe a marché vers lui et lui a rappelé l'Alliance avec Dieu.
Akhaz (V.10) semble rétablir le lien. Désormais, Dieu lui parle en direct ; Isaïe ne sert plus d'intermédiaire : "Le Seigneur parla encore au roi Akhaz : "demande un signe pour toi..."
Pour aider l'homme à prononcer un "oui" pour le moment présent mais aussi pour l'avenir (un "oui" qui dure dans le temps),
Dieu propose de demander un signe discret, intime, "au plus profond", connu du roi seul,
ou un signe vu de tous, demandé "sur les sommets, là-haut" afin que tous en soient témoins. Akhaz choisit de ne rien demander, mais le Tout Autre, qui connaît l'homme et ses retombées dans la nuit du doute, donne tout de même un signe.
Un enfant va naître!
Akhaz avait tué son fils pour l'offrir aux dieux. Il avait ainsi coupé l'Alliance avec Le Seigneur.
Le Seigneur aujourd'hui, rétablit l'Alliance. Akhaz va de nouveau être père, et la maison de David aura de nouveau des descendants.
L'enfant est un signe à la fois intime (puisque né d'un lien, d'une union, d'une envie d'être un avec l'autre) et visible de tous : "La jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils..." Ce signe pourra accompagner Akhaz et son peuple pendant toute leur vie car il sera présence vivante (on pourra le toucher, le voir, l'entendre)... (La traduction grecque transformera en "La jeune vierge", peut-être pour dire la pureté de l'union, du lien, du don ou la présence d'un grand amour?)
Un être devient signe... Signe d'une Autre Présence qui est toujours avec l'homme et qui l'aide à tenir... Cet être, comme un nouveau-né qui émerveille et face auquel on ose tout croire, ouvre à l'espérance d'une vie plus pure, plus belle, plus proche du coeur des hommes, plus unie (l'enfant tout contre sa mère), d'une vie où l'on ne juge pas (Qui peut avoir peur du regard d'un nourrisson?)... Mais cet être, pour rester signe, devra s'abandonner entre des mains plus sûres, plus solides (comme le tout petit dans les bras de sa mère), car sa vie "fragile" est à protéger.
***Une jeune femme voit le signe... Il est en son enfant, il est son enfant! C'est un présent qui vient de plus Beau et qui porte en lui la trace, la marque d'une Autre Présence, plus Pure... C'est un don qui comble et illumine... A ce cadeau béni, elle ne peut donner en son coeur que le prénom d'Emmanuel : "Dieu seul est avec nous!" Et elle sait ce que veut dire "être avec..." Elle est mère, elle a porté intimement l'enfant, elle l'a connu au plus près dans son corps, son coeur et son esprit aussi...
Etre avec, c'est porter, nourrir, envelopper, protéger... Mais c'est aussi attendre, espérer, laisser grandir, laisser naître, laisser vivre, laisser libre... Et puis, accompagner dans la discrétion...
"Etre avec" n'est pas à exprimer superficiellement. Etre avec implique un engagement dans la durée... C'est d'un accompagnement profond qu'il s'agit, allant des entrailles jusqu'au sommet, jusqu'à l'épanouissement plein.
La jeune mère se rend compte que Dieu seul est avec nous. C'est le seul sur lequel on peut toujours compter, à chaque instant, durant toute notre vie... Mais de quelle Grandeur incommensurable, de quelle Sainteté doit Il être porteur pour être pleinement avec tous ? (Avec Abram, l'homme se rend compte que Dieu est avec certains : "Je serai avec toi." ; avec Isaïe l'homme se rend compte qu'il est avec tous, ou du moins avec tout un peuple)...
L'homme n'est pas seul... Dieu est là qui veille et qui espère l'Homme Nouveau, l'Homme à son image, Celui qui, en s'abandonnant comme un tout petit enfant, saura "être avec" l'autre, pleinement, durablement...
Réponses: Jérusalem, calme, mal, Akhaz, enfant, Juda, femme, miel. On trouve le nom Emmanuel.
***En Ezékias, fils du roi et de la jeune reine, Isaïe place son rêve ; le rêve d'un enfant espérance qui ouvrira l'empire à La Lumière Divine ; le rêve d'un roi-messie qui entraînera à sa suite tout un peuple. "Un enfant nous est né, un fils nous est donné, il a l'empire sur les épaules." (Is.8,23). Et cet enfant se nourrira de crème et de miel, c'est à dire des douceurs du pays riche, débordant, prodigue, de la Générosité Divine. En Dieu, il trouvera tout, aura tout en abondance ; il n'aura pas besoin de chercher d'autre pays (La "terre" de Dieu, la terre Sainte et Promise, est un espace de don gratuit que nul ne peut posséder, mais dont tous peuvent vivre...), il connaîtra le chemin vers la Vie épanouie, celui où l'on devient générosité, regard vers l'autre...
Isaïe espère, il va être déçu : Ezékias ne va pas répondre à toutes ses attentes... Alors, il va annoncer que Dieu fera surgir un surgeon (Is.11) de la terre desséchée. Avec lui viendra la paix pour tous... le loup habitera avec l'agneau...
Isaïe tourne un beau regard vers l'avenir, un regard plein de foi en l'homme et en Dieu, un regard qui ne désespère pas... Il sait qu'un jour l'Amour Eternel nourrira pleinement l'homme, faisant venir sur lui des jours comme il n'en a jamais connu, remplis de Beauté, de Paix, de Bonheur, ... de tout ce qu'il a toujours cherché en vain...
Isaïe rêve de fontaines, de fleuves, d'êtres abreuvés, enrichis, à l'âme rassasiée ne demandant qu'à être partagée, et qui, par leur émerveillement, leur foi, leur façon d'agir, leur façon d'être avec,ouvriront toutes les demeures humaines à la Plénitude Divine : "Les miséreux et les pauvres cherchent de l'eau ; et rien! Moi, Dieu d'Israël, je les exaucerai... Sur des monts chauves, je ferai jaillir des fleuves... Je transformerai le désert en étang et la terre aride en fontaines..." (Isaïe 41,17)
Avec Isaïe naît une belle espérance, celle d'un avenir dans lequel l'homme assoiffé de paix, d'amour, de partage, de réconciliation,... sera pleinement abreuvé par des fleuves, des sources, des fontaines (Is. 41,17) nés d'un mont chauve, d'un désert, d'une terre aride,..., transformés par l'Eternel...
Quelques pistes de discussion:
*Le roi Akhaz, c'est un peu nous... On ne se soucie pas de Dieu, on lui préfère le pouvoir, l'argent, la possession, la gloire,... Et puis, lorsque tout est noir dans nos vies, on se souvient de lui.
*Le signe : l'homme a besoin de signes, de faits étonnants, de croyants,..., pour croire.
*Lorsque l'on croit, il faut savoir "sortir", marcher vers l'homme (Voir Isaïe), devenir semeur d'espérance...
*Lorsque l'on dit "messie" à quoi pensons-nous? A une personne qui a reçu une onction, un sacrement? A un roi comme David, qui va pouvoir, du fait de sa royauté et de sa foi, réunifier tout un peuple autour de Dieu? A un prophète qui n'a jamais reçu l'onction, mais qui a la marque divine incrustée en son coeur? A une personne ouverte à l'action divine, abreuvée, rassasiée, prête à être "partagée" afin d'entraîner à sa suite de nombreuses autres personnes? Ou...
*En Jésus certains reconnaissent une fontaine, un être abreuvé, rassasié et ne demandant qu'à être partagé... Et nous? Pour nous, qui est Jésus?
*Le peuple juif, aujourd'hui, attend la venue d'un messie pacifique, tout de douceur et de sainteté qui apportera la paix et la connaissance de Dieu pour la terre entière... Certains chrétiens attendent le retour du Christ... Faut-il attendre?
*Dieu est-il pour nous Ce Compagnon, Cet Etre qui est toujours avec l'homme ?
***Un exemple de discussion avec un groupe de 5 jeunes. Ils avaient choisi de parler du "signe".
Pour Emilie, tout est signe... Mais pas signe de Dieu forcément! Si le premier feu de sa journée reste vert, elle aura une bonne note à son contrôle. S'il passe au rouge, sa journée va être difficile... Si elle se lève du pied gauche, si elle voit un chat noir, si elle renverse son bol de chocolat,..., un grand malheur va lui arriver... Par contre, si elle aperçoit un arc-en-ciel, sa journée va être magnifique...
Quentin rit un peu... Pour lui, tout cela, c'est des bêtises... Il voit des feux rouges ou des chats noirs tous les jours et cela ne change pas sa vie... Il en profite pour demander à Emilie ce qu'il lui est arrivé la dernière fois qu'elle a vu un chat noir... Elle ne sait pas!
Pour ce qui est de l'arc-en-ciel, Alexandre se mêle un peu à la conversation. Quand il en voit un, cela lui redonne courage. Il ne sait pas bien pourquoi... Il n'en parle pas d'ailleurs d'habitude... L'arc-en-ciel pour lui, c'est comme une petite lumière quand il est triste.
Quant à Angélique et Aurore, elles sont sceptiques. Pour elles, il ne faut pas être superstitieux... Elles ne croient pas trop aux signes qui tombent du ciel à longueur de jour ; par contre, parfois, quand elles doutent un peu, elles demandent à "voir quelque chose". Elles pensent n'avoir jamais rien vu...
Pour poursuivre la conversation, nous décidons de définir le mot "signe". Que peut être un signe venant de Dieu? Pour ces jeunes, un signe, c'est quelque chose que l'on ne voit pas tous les jours ; c'est quelque chose d'un peu étonnant, de merveilleux aussi. Un peu comme un miracle... Pourtant, ce n'est pas que cela : l'arc-en-ciel d'Alexandre fait réfléchir. Peut-être que Dieu fait signe à Alexandre à travers l'arc-en-ciel ? Peut-être que Dieu peut nous parler à travers les belles choses de la nature? Peut-être qu'Il peut nous dire "Je suis là!" dans un petit clin d'oeil? L'arc-en-ciel n'est pas un phénomène exceptionnel, miraculeux... Pourtant, il pose question... Alexandre, qui croit, pense que Dieu peut se dire dans les toutes petites choses de la vie, celles qui le touchent. Pour Quentin, qui a du mal à croire, il faudrait que quelque chose d'exceptionnel se produise pour qu'il puisse dire que cela vient de Dieu...
Nous en concluons que, selon notre foi, nous ne sommes pas "sensibles" de la même manière (ce qui est signe pour l'un, ne l'est pas forcément pour l'autre). Nous nous disons aussi qu'un signe de Dieu touche toujours le coeur de l'homme.