Icônes: Définition:
Le mot grec icône signifie image, représentation.
Les icônes sont des peintures religieuses généralement peintes sur un panneau de bois. Elles représentent des personnages ou des scènes bibliques.
On ne peut représenter Dieu Le Père, l'Eternel, l'Illimité, l'Indicible.
Mais on peut représenter Jésus que les humains ont vu et connu. Et Jésus est Visage de Dieu. En lui, le Père se révèle aux hommes.
On peut aussi représenter Marie, les saints, et les anges qui sont apparus aux hommes.
Les icônes ne sont pas des tableaux!
Lorsqu'on crée une icône, on préfère dire qu'on l'écrit plutôt que de dire qu'on la peint.
Créer une icône ne s'improvise pas! Celui qui écrit une icône (l'iconographe) doit se préparer par la prière et le jeûne.
Il tourne son âme vers Dieu et s'élève vers la lumière de la transfiguration.
Il s'efforce ensuite de se laisser conduire pour représenter la vie transfigurée, la vie céleste.
L’iconographe recherche l’effacement le plus total de son être: il se vide pour être mieux rempli...
Le travail de l’iconographe est par excellence un travail de silence, de prière et de solitude.
L'image terminée, pour devenir icône, doit être sanctifiée par l'Eglise.
Les icônes font partie intégrante de la Tradition orthodoxe : Foi, Liturgie, théologie, vie spirituelle...
Dans l'intimité familiale, les icônes sont des fenêtres ouvertes sur Dieu pour lui parler, pour prier.
"Elles sont "Présence silencieuse", seuil qu'il revient à chacun de franchir pour que s'établisse la relation à Dieu."
(Michel Quenot: "L'icône, fenêtre sur l'Absolu")
Les icônes nous invitent à prier, à nous laisser transfigurer pour ressembler peu à peu au Christ.
Icônes: Un peu d'histoire:
Aujourd'hui les historiens de l'art s'accordent à faire remonter l'origine de l'icône aux fresques étrusques et juives (plusieurs siècles avant le Christ) retrouvées sur les murs de certains édifices, lors de fouilles.
En 520, Theodorus Lector, lecteur à Sainte Sophie de Constantinople, écrit:
« Eudoxie envoya à Pulchérie, de Jérusalem, l’image de la Mère de Dieu qu’a peinte l’évangéliste Luc »
Si les écrits de Theodorus sont exacts, c'est saint Luc qui a donc peint la première icône chrétienne.
Au IVe siècle, l'empereur Constantin se convertit au christianisme: une liberté de culte est accordée aux chrétiens. En 380, avec l'édit de Thessalonique, l'empereur Théodose fait du christianisme une religion d'état. L'Église entre dans une ère de paix. À partir de ce moment, l'iconographie connaît un développement très important.
En 431, Marie est proclamée Mère de Dieu. On la représente trônant solennellement avec l'Enfant divin sur ses genoux.
L’icône s’élabore au fil des siècles...
Dès le VIè siècle (époque à laquelle remontent les premières icônes que l'on possède encore aujourd'hui, dont celles du monastère Sainte Catherine du Sinaï) une pratique devient très populaire: la prière devant l'icône (ou image sainte).
Entre 730 et 843, un duel s'engage entre partisans et ennemis des icônes.
Certains qualifient leur culte d'idolâtrie. Les icônes vont alors être interdites.
En 843, on rétablit la vénération des icônes au sein de l'Eglise. Les défenseurs des icônes sont victorieux!
Leur victoire est commémorée chaque année par les fidèles orthodoxes le 1er dimanche de carême: "Le dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie".
Pour l'Orthodoxie, l'iconoclasme, le refus de vénérer les icônes, constitue la synthèse de toutes les hérésies. Refuser l'icône, c'est pour la théologie orthodoxe, refuser l'incarnation de Dieu fait homme.
Elaborée dans l’Eglise indivise, l’icône a poursuivi son développement dans l’Eglise orthodoxe qui en a été la gardienne.
Une icône ne se regarde pas, elle se vit:
S'asseoir devant une icône... La contempler... Prendre le temps de se laisser toucher...
Prendre le temps de se laisser faire, de s'abandonner...
L'icône s'adresse au coeur. Elle l'invite à la Rencontre. Un peu comme si elle voulait couler vers lui La Présence de Lumière.
L'icône est une passerelle vers la communion.
Prier devant une icône, c'est se rendre disponible à une présence, c'est s'ouvrir à elle.
Icônes du Christ, quelques modèles.
On ne peut référencer de manière stricte les différents types d'icônes. Néanmoins les spécialistes s'accordent en général pour évaluer à 58 les principaux types d'icônes concernant le Christ, et à huit ou dix, les grands types d'icônes concernant la Vierge Marie.
Le Christ Pantocrator.
Le Christ pantocrator est un buste du Christ en gloire. L'adjectif pantocrator signifie "tout puissant".
Pour signifier cette toute puissance, l'icône est lumineuse; une auréole peut entourer la tête du Christ (elle peut être cruciforme et évoquer la croix); des lettres comme alpha et oméga peuvent être utilisées.
Le Christ lève la main droite en signe de bénédiction.
Bénir: Dire du bien, être avec... Nous sommes bénis de Dieu: Il est avec nous, Il nous veut du bien.
Sur l'icône, les deux doigts tendus symbolisent la double nature de Jésus, humaine et divine, et les trois autres joints figurent la Trinité.
Dans sa main gauche, le Christ porte un livre ouvert ou fermé.
Ce livre, c'est l'Evangile, c'est à dire La Bonne Nouvelle qu'il est venu annoncer: "Nous ne sommes pas seuls! Dieu nous accompagne toujours car IL nous aime d'un Amour immense..."
Le Christ en majesté.
Le Christ en Majesté se distingue du Pantocrator par une représentation du corps complet du Christ, debout ou assis sur un trône.
L'image peut évoquer le Christ en prière (bras écartés et paumes ouvertes), le Christ ressuscité, le Christ qui bénit,...
Parfois, les doigts sont placés de la même manière que pour le Christ Pantocrator.
D'autres fois, ils sont placés de manière à former les quatre lettres grecques: ICXC.
I: l’index est droit
C: le majeur est courbé
X: l’annulaire se croise avec le pouce
C: l’auriculaire est courbé
IC XC représentent les premières et les dernières lettres de Jésus Christ.
Icônes de Marie, quelques modèles.
La Vierge "Kyriotissa" ( Celle qui règne en majesté)..
(Quatre images. La troisième image est un détail de la seconde image.)
Dans l'icône de la Vierge en Majesté, Marie est souvent représentée assise sur un trône (qui représente le pouvoir). Elle forme elle-même un trône de tendresse et d'amour pour l'Enfant Jésus qu'elle porte sur ses genoux.
La première image est une icône byzantine du XVe siècle. Jésus porte un rouleau: il est la source de l'Ecriture.
Sur d'autres icônes de ce genre, il porte un globe.
Marie porte trois étoiles: une sur le front et une sur chacune des épaules. Celles-ci symbolisent la virginité.
On remarquera sur la deuxième image, une partie creusée et des bords en relief.
Autrefois, la planche de bois était creusée de 3 à 5 mm à l'aide d'une gouge. La partie creuse était appelée l'arche. Les bords de l'icône étaient légèrement en relief. Ils servaient à séparer les personnages centraux évoquant le monde divin et le monde terrestre. Les sujets peints ne devaient jamais atteindre le bord du panneau de bois.
Aujourd'hui, cette façon de faire tend à disparaître.
Sur le détail de la seconde icône, on remarquera les trois étoiles signe de la virginité et les lettres IC XC (Jésus Christ) et OWN ( celui qui est éternel).
Dans la quatrième image, Marie, comme une reine, porte une couronne. Son royaume est celui de la sainteté (couronne portée par des anges).
Vers ce royaume, Marie désire nous entraîner (elle regarde devant elle le monde des hommes).
Entre ses bras, Marie porte l'enfant sur un coussin. Il tient le rouleau des Ecritures dans sa main gauche.
L'Enfant lève la main droite en signe de bénédiction, pouce, index et majeur tendus, annulaire et auriculaire repliés.
Marie nous présente ainsi, celui qu'il faut suivre pour vivre la sainteté.
On notera les monogrammes MP et OY, contraction du mot grec: « Mère de Dieu ».
La Vierge "Hodiguitria" (Celle qui montre le chemin).
Sur les icônes "Hodiguitria", Marie montre la direction (icônes directrices).
Marie porte Jésus souvent sur son bras gauche et le présente aux hommes avec sa main droite.
Ici, Vierge de Tikhvin, Russie.
La Vierge "Eleousa" (Vierge de tendresse et de miséricorde).
Les joues de la mère et celles de l'enfant se touchent dans un geste de tendresse.
La Vierge "Platytera" (Vierge orante).
La Vierge prie, les bras levés. Ci-dessus l'icône de la Vierge du Signe. (Deuxième image coloriage).
Autres icônes.
Icônes de saints: Saint Michel, saint Martin, sainte Martine.
Le nom Michel signifie "Qui est comme Dieu?".
Le point d'interrogation rappelle que nul ne peut être semblable à Dieu.
Saint Michel est le "chef" de tous les anges. C'est un archange. Sur l'image, l'archange est représenté terrassant le dragon. Le mal finit toujours par être vaincu.
Saint Martin coupe son manteau en deux pour l'offrir à un mendiant.
Sainte Martine: « Ses trésors furent pour les pauvres, sa beauté pour Dieu et son coeur pour tous ceux qui vivaient dans les larmes. »
Icônes de textes bibliques.
Ci-dessus: Icône 1 -->L'hospitalité d'Abraham. Icône 2-->L'Annonciation.
Petit résumé pour la catéchèse.
(Première image= résumé. seconde image= modèles)
Lien pour poursuivre:
Voir aussi en bricolages: Icônes.