AIMEZ VOS ENNEMIS!



AIMEZ VOS ENNEMIS: EVANGILE Matthieu 5,38-48:


Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait:
« Vous avez appris qu'il a été dit: œil pour œil, dent pour dent.
Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre.
Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
Donne à qui te demande; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.

Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

"Copyright AELF - Paris - 1980 - Tous droits réservés"



AIMEZ VOS ENNEMIS: QUELQUES PISTES:


***Expliquer: Œil pour œil, dent pour dent... et chercher d'autres solutions de réponses.
On reçoit un coup de pied, un coup de poing... On nous attaque, on nous blesse,...
Cela fait mal... et en plus, on ne se sent pas respecté! On se sent méprisé! Nous sommes touchés dans notre corps et dans notre cœur.
Peut-on laisser les choses ainsi? Peut-on se laisser piétiner sans rien dire?
Peut-on laisser le mal grandir sans essayer de le freiner? Le mal doit-il être le grand gagnant, doit-il avoir le dernier mot?

La réponse du Premier Testament est NON! Dans l'Exode 21 par exemple, on peut lire:
"Tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure,..."
Le mal est mauvais, il faut lui barrer la route. Celui qui commet le mal doit être puni à hauteur de sa faute: œil pour œil,...

Que pense Jésus de tout cela?
Jésus le dit lui-même, il n'est pas venu pour abolir la Loi. La Loi est bonne si on ne tombe pas dans l'excès.
Pourtant, ici, il demande: " De ne pas riposter au méchant." Riposter signifie: "Réagir vivement, attaquer immédiatement." Jésus nous invite donc à ne pas suivre tout à fait la Loi... à ne pas rendre le mal pour le mal.
Il est vrai qu'en ripostant, on fait le mal à notre tour... et le mal grandit sur la terre. Et ce n'est pas ainsi que l'on construit le Royaume de Dieu!

Alors, que faire?
Pour répondre au mal à la manière de Jésus, retrouve les verbes importants dans ce passage d'évangile:

Mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre.
Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
Donne à qui te demande; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.


On trouve les verbes: Tends-lui encore; laisse-lui encore ton manteau; fais-en 2000 avec lui; donne; ne te détourne pas!

Jésus nous encourage à ne pas réagir vivement, à ne pas réagir sous le coup d'une impulsion, mais plutôt à réagir en prenant du temps:
-->Ne te détourne pas!: Ne fais pas comme si cette personne n'avait aucune valeur; ne la fuis pas! Pense que c'est une personne qui compte beaucoup pour Dieu; elle est importante à ses yeux! Prends du temps pour la regarder. La regarder non pas avec un regard qui juge mais avec le regard de Jésus qui cherche à comprendre. Un petit sourire, un bonjour ne sont pas trop difficiles à donner.
-->Tends-lui l'autre joue: Prends du temps pour tendre vers elle une partie de toi-même et s'avancer ainsi vers son intériorité. On tend à l'autre une part de notre réflexion, de nos interrogations, ceci pour l'amener à réfléchir par lui-même. On peut lui demander: "Pourquoi agis-tu ainsi?", "Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour que tu sois violent avec moi?", "Qu'est-ce qui ne te plaît pas dans ma vie?"
Par exemples:
***Pendant sa Passion, lorsque Jésus se fait arrêter, on le frappe mais il ne tend pas l'autre joue (dans le sens du mot à mot).
Aux coups, Jésus répond en posant une question au garde; il "tend" une interrogation au garde et l'amène ainsi à réfléchir.
A ces mots, l'un des gardes, qui se tenait là, donna une gifle à Jésus en disant: " C'est ainsi que tu réponds au grand prêtre?"
Jésus lui répondit: "Si j'ai mal parlé, témoigne de ce qui est mal; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?"

***Lorsque la foule veut lapider la femme adultère, Jésus n'encourage pas cette femme à se laisser faire. Mais il tend une invitation à ceux qui sont venus pour la lapider. Il les invite à regarder en eux, et à y dénicher le péché.
--> Fais 2000 pas avec lui!: Marcher avec l'autre, c'est être à côté de lui. C'est prendre du temps pour l'accompagner, pour l'écouter! En accompagnant, on apprend à connaître l'autre. On peut ainsi mieux l'aider. Jésus nous demande d'accompagner les autres et de ne pas hésiter à prendre beaucoup de temps pour eux! Jésus nous demande de ne pas être avare de notre temps, de notre don.
--> Donne à qui te demande: Donner, c'est laisser une partie de nous-mêmes à l'autre. Lui laisser une partie de nos possessions, de notre cœur, de notre temps,... Et tout cela pour combler son manque. Jésus m'encourage sur le chemin du don. Donner est un acte gratuit: quand on donne, on ne compte pas! Celui à qui l'on donne n'a pas une dette envers nous.
--> Laisse-lui encore ton manteau: Le manteau est le vêtement qui nous tient chaud dans le froid. Jésus nous encourage à prendre du temps pour laisser un peu de nous en l'autre: un peu de notre tendresse, de notre espérance, de notre lumière, de notre protection, de notre chaleur,...
Le mot encore est important! Parfois, on a l'impression d'avoir beaucoup donné à quelqu'un. Il faut savoir que l'on n'a jamais donné assez! Il faut donner encore!
Dans la bible, le manteau représente aussi la vie. Pour être parfaits comme le Père, Jésus nous encourage à tout donner!

En un seul mot: Jésus nous encourage à AIMER celui qui nous veut du mal! (Aimer, c'est être avec l'autre, l'accompagner, lui donner et lui donner encore ce qui est bon pour lui, ne pas le juger,...)

Un petit bilan en images:
Dans la première colonne du tableau des images et des verbes. Regarde les images; elles pourront peut-être t'aider à expliquer les verbes (2ème colonne).
Ensuite, dans la 2nd colonne, explique ces verbes à ta façon et écris ce que Jésus te demande.
Pour la 3ème colonne, tu peux faire travailler l'adulte qui t'accompagne. Il complète ta réponse à sa manière. Tu peux aussi ajouter d'autres choses après discussion avec tout le groupe. (Exemple dans la seconde image)



Jésus nous invite à ne pas rendre le mal (ne pas se venger), à ne pas fuir l'autre non plus, mais à essayer de tendre ma vie vers lui pour le comprendre, de le connaître.
Pour combattre le mal, il ne nous faudra pas mener un combat extérieur (avec ses poings) mais plutôt intérieur: il nous faudra nous armer de patience (faire 2000 pas plutôt que mille), de générosité (beaucoup donner), de courage (pardonner), d'amour (ne pas ignorer l'autre, ne pas le mépriser),...


POUR COMBATTRE LE MAL, JESUS NOUS ENCOURAGE A AIMER!


Le Beau qui vit en moi, c'est quoi? Chaque enfant pourra chercher ses qualités...
Ce qui est beau en moi: ma joie, ma patience, mon écoute, mon pardon, ma gentillesse, ma générosité, mon courage, mon amour pour les autres, mon esprit de paix, ma forte espérance, ma foi,...



***Prier pour mon ennemi:
Prier pour mon ennemi, c'est le remettre entre les mains de Dieu. Lui seul est capable de l'accueillir, de lui donner réellement ce qui est bon pour lui, de l'aimer pleinement!

Dans l'image de gauche, il y a un cercle et quelques propositions. Dans le cercle, tu commences par copier la phrase de l'évangile: "Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de Dieu." Ensuite, tu colles les vignettes qui te parlent. Poursuis en ajoutant des phrases personnelles. Pour terminer, tu peux écrire une petite prière à Marie. (Voir seconde image)



SI J'AIME MON ENNEMI, SI JE PRIE POUR LUI, ALORS JE DEVIENDRAI VRAIMENT UN FILS, UNE FILLE DE DIEU!



***Bilan: Face à mon ennemi, j'essaie de:



AIMEZ VOS ENNEMIS: COMPLETE LE TEXTE A TROUS


Propositions: priez, ne te détourne pas, tends-lui, haïras, mille, œil pour œil, Père, méchant, laisse-lui.

Jésus disait à ses disciples:
« Vous avez appris qu'il a été dit: ............................., dent pour dent.
Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au ...............; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, ........................... encore l'autre.
Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, ...................... encore ton manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux .................. avec lui.
Donne à qui te demande; ............................... de celui qui veut t'emprunter.

Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu ................... ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, et .................... pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre ..................... qui est dans les cieux! Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.



PERE, PARDONNE-LEUR:


Dessin JF Kieffer.



AIMEZ VOS ENNEMIS: PRIERE.


Dessin JF Kieffer.



RECIT: Le récit est vrai, il remonte à la seconde guerre mondiale.


En 1944, je fus condamné à mort par une cour martiale.
Toutefois, comme j'avais une femme et quatre enfants, ma peine fut changée en un emprisonnement dans un camp spécial.
Neuf mois après, je ne pesais plus que 39 kilos et mon corps était couvert d'ulcères. J'avais le bras gauche cassé et on laissait la fracture guérir sans aucun soin.

Le soir de Noël, alors que je me trouvais dans la baraque des prisonniers, en compagnie d'autres, le commandant me fit appeler.
Lorsque je me présentais, je le trouvais attablé devant un plantureux repas de réveillon.
Il m'obligea à me tenir au garde-à-vous pendant tout le temps qu'il mangeait et mit une heure à tout manger.
C'était une façon de me torturer, car cet homme savait que j'étais chrétien et que je parlais de Jésus-Christ à mes compagnons de misère.
Dans mon cœur, j'entendis la voix de Satan, qui me dit: - Crois -tu toujours au Psaume 23: "Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien "?
J'élevais mon cœur dans la prière, et je dis en toute confiance: - Oui, j'y crois!

Un soldat entra, apportant une tasse de café fumant et des gâteaux. Puis le commandant se tourna vers moi et dit:
-Ta femme est une très bonne cuisinière. Depuis sept mois, elle t'envoie chaque mois un colis de pâtisserie, que j'apprécie énormément chaque fois!
Satan parla de nouveau à mon âme: - Déteste! Hais-le!, Maudis-le!
- Une fois de plus, je priais Dieu et je ne ressentis pas la moindre haine dans mon cœur.

- Commandant, lui dis -je, comme vous êtes pauvre! Moi je me considère riche, parce que je crois en Dieu, et Jésus - Christ m'a sauvé de mes péchés.
A ces mots il entra dans une violente colère, me lança une bordée d'injures et me renvoya à la baraque.

A la fin de la guerre, je fus relâché comme les autres prisonniers. Dès cet instant, je me mis à la recherche de mon tortionnaire.
Après une dizaine d'années de recherches, je découvris le lieu où il habitait et accompagné d'un autre chrétien, je me rendis chez lui.
Au premier abord il ne sembla pas me reconnaître.
- Vous souvenez-vous de Noël 1944? dis-je. Je suis le matricule 175!
Il devint blême et se mit à trembler. Sa femme qui se tenait à côté de lui, fut saisie d'une peur panique.
- Etes-vous venu...vous venger?
- Il y a dix ans que je vous cherche! Répondis-je.
- J'ouvris un paquet que nous avions apporté, en sortis un grand gâteau, et demandai à la femme de nous faire du café. Ensuite, tous les quatre, nous bûmes le café et mangeâmes le gâteau.
Le visage inondé de larmes, l'homme me demanda pardon.
- Je vous ai pardonné à cause de Jésus -Christ à l'instant même où vous m'aviez persécuté, lui dis-je.
- Environ deux ans plus tard, cet homme et sa femme mirent leur confiance dans le Seigneur Jésus-Christ et devinrent, avec leur famille, des chrétiens rayonnants.

Erino DAPOZZO (1907-1974)



RETROUVE UNE PHRASE DE SAINT SILOUANE.



Réponse: Celui qui n'aime pas ses ennemis ne peut connaître le Seigneur ni la douceur de l'Esprit Saint.